Godsticks – Inescapable

Le groupe gallois Godsticks commence à faire son petit bonhomme de chemin dans le monde du rock progressif. Depuis leurs débuts, en 2009, ils ont pondu cinq albums dont le dernier intitulé Inescapable sort vendredi 7 février 2020 sur le label Kscope. Ce nouvel opus sera le deuxième avec la formation actuelle puisqu'en 2015, le groupe recrute Gavin Bushell à la guitare et Tom Price à la batterie. D'un trio, le groupe passera à un quatuor. Cette décision sera la bonne puisque le premier opus de cette nouvelle formation, intitulé Faced With Rage, reste leur plus grand succès. Ce line-up avait donc la lourde tâche de lui trouver un successeur et de prouver que la formule pouvait toujours marcher.

Godsticks, Inescapable, rock progressif

La première chose qui frappe, à l'écoute de cet album, est la solidité de la section rythmique. Impossible de passer à côté du combo basse/batterie bien mis en avant dans le mix. Dan Nelson délivre des riffs très impressionnants qui soutiennent l'intégralité des compositions et leur permettent d'avoir une vraie cohérence, dans ce monde de rock progressif où souvent les morceaux ne sont que des copier-coller de riffs. Telle une maison à colombage, la basse soutient l'édifice de façon visible et en plus ça fait joli. Preuve que le groupe affectionne cet instrument, le morceau "Resist" démarre par 50 secondes de duo basse/batterie, comme pour montrer à quel point ce combo reste la charpente d'un album. On évolue alors dans un heavy rock lancinant un peu à la Soundgarden. D'ailleurs au niveau chant, la comparaison avec le regretté Chris Cornell n’est pas loin mais le style de Darran Charles va bien au-delà de la copie. Torturé, lyrique, le chanteur a une diversité qui détonne et qui marque. On regrettera cependant qu’il ne soit pas servi par des lignes de chant plus originales à l’image de la chanson "Relief", un peu rébarbative et répétitive. Côté guitares, elles sont solides et bien en avant, offrant plusieurs soli très agréables et qui ne versent pas dans la démonstration technique, défaut que nombreux musiciens de metal progressif peuvent avoir.

Car oui, malgré ce son typique heavy rock, Godsticks se positionne du côté du prog avec notamment le morceau "Change" qui dure neuf minutes, "Surrender" et sa fin à la Porcupine Tree ou encore "Time" qui se termine dans un solo faisant penser aux groupes des années 90 comme Dream Theater. Mais que les réfractaires au prog se rassurent, les compositions passent comme une lettre à la poste sans en ressortir écœuré. Quelques claviers viennent par ci par là pour soutenir l’ensemble : des sons de cordes discrets, une basse Taurus bien puissante mais rien de kitsch ni de daté. Godsticks c’est du moderne, du lourd et de l’efficace.
Au niveau construction, on aurait aimé un peu plus de diversité : la première partie de l’album devient un peu répétitive à force et il faut attendre "Change" pour à nouveau stimuler l’intérêt de l’auditeur. Il aurait également été peut-être plus judicieux de mettre la ballade "Breathe" un peu avant dans la tracklist pour apporter aussi cette respiration nécessaire.

Néanmoins, Godsticks assure et conforte ses choix. Un style plus direct mais pas basique, un univers d’émotions servi par un mix et des musiciens d’exception, les Gallois peuvent prendre plus de place dans le paysage du rock progressif car ils le méritent.

Tracklist : 

1. Denigrate [03:53]
2. Victim [06:14]
3. Relief [05:40]
4. Surrender [04:44]
5. Numb [05:08]
6. Change [09:31]
7. Breathe [05:17]
8. Time [05:48]
9. Resist [04:36]

Sortie le 7 février 2020 sur le label Kscope

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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