Le nom d’un groupe n’est pas une mince affaire. Il doit donner une première idée de ce à quoi l’auditeur doit s’attendre sans avoir l’air trop con. Pourtant, bon nombre de patronymes devenus cultes perdent toute leur aura une fois traduits. Des clous de neuf pouces, la vierge de fer, les scarabées, oui oui oui bien sûr. Cet épineux problème prend une autre tournure avec l’obligation d’être présent sur le net et le pageranking de Google et ses copains. Alors appeler son groupe Giants , faut être soit suicidaire, soit complètement con, soit n’en avoir rien à battre. C’est plutôt la dernière option qui est de mise avec ce combo anglais de Punk/hardcore anglais qui sort son EP et accompagnera We are the Ocean sur sa tournée au Royaume-Uni. Parce que les 7 titres présents balancent la purée tout en restant superbement mélodiques et témoignent de ce savoir-faire typiquement british que nos compatriotes leur envient tellement.
Si Dieu a mis les anglais sur une île, il doit y avoir une raison. Mais nos meilleurs ennemis connaissent la musique, on ne peut pas leur enlever ça ! D’ailleurs, si on les a si longtemps détestés, c’est bien parce qu’ils sont balèzes… Punk-Hardcore et bordel organisé sont donc au programme, mais ce qui rend le groupe agaçant, c’est sa capacité à glisser des mélodies imparables avec des petits leads de guitares bien sentis, des refrains en voix claire imparables, voire même une petite piste atmosphérique ! Derrière ses airs de groupe qui défouraille à tout va, Giants sait varier les plaisirs et diversifier son propos. Le groupe pioche autant chez at The Drive-in pour le côté foufou que chez Lostprophets des débuts pour ses mélodies, tout en restant furieusement punk. Et ne vous y trompez pas, les dé charges d’adrénaline restent bien présentes comme les 1 minutes 9 secondes de « Snakes » devraient vous en convaincre !
En gros, sur cet EP, Giants semble avoir tout compris. Bien sûr, il ne s’agit là que d’un EP, et réaliser la même performance sur un album entier est une autre paire de manches. Mais pour le moment, difficile de trouver quoi que ce soit à redire : ça crache, ça arrache, ça se calme juste ce qu’il faut, ça envoie du bois, et des bûches plutôt que des brindilles. Précisons que le tout est archi-pro, que le combo maîtrise à la perfection l’art du break qui tue et celui des chœurs fédérateurs, et que les prestations du groupe doivent valoir leur pesant de cacahouètes ! En bref, on ne serait pas surpris de vous reparler prochainement de ce groupe très prometteur à qui la tournée avec We are The Ocean devrait faire un bien fou. On ne peut que leur souhaiter que cette exposition les aide à franchir les frontières et à venir foutre le feu chez nous. N'hésitez pas à aller écouter ça sur le bandcamp du groupe !
