Oyé oyé, braves gens, fans d'électro pop rock pur jus et de talents novateurs, voici que vient en ces temps moroses et pluvieux quelques éclairs colorés de rêveries survoltées.
Et on commence avec notre premier ovni psychédélique, ESP.
Formé en 2011 par Seiya et Aska Matsumiya, puis vite rejoins par Bobby Evans à la batterie, le groupe originaire de Los Angeles vient de sortir son premier EP tout simplement intitulé...ESP.
Et sinon, niveau musique ça donne quoi? Un beau mélange entre une énergie indie rock efficace (Serenade), des délires psychés pas piqués des hannetons (Wonder Wonder) et des phases plus planantes (notamment la superbe introduction instrumentale "ESP"), le tout étant emballé dans de merveilleuses mélodies bien japonisantes. Difficile de trouver un équivalent direct à ce groupe plutôt original, on pourra retrouver des traces du dernier album des Blonde Redhead sur un titre comme "Bemuda" mais l'identité du groupe est assez forte pour se suffire à elle même.
A noter que Flea des Red Hot Chili Peppers est venu jouer au invité de luxe lors d'un de leurs concerts, preuve que l'homme a du goût et sait se tenir informé!
Histoire de vous faire une idée, voici le clip kitchissime aux coloris dégueulis du meilleur goût de "Serenade"!
Autre EP toujours très électro, mais cette fois ci beaucoup plus pop; Assembly du duo franco-anglais Elephant, formé en 2010 par Amélia Rivas et Christian Pinchbeck.
Posé mais pas mielleux, la galette cultive les atmosphères éthérées et hypnotiques sans oublier de nous asséner des refrains absolument imparables (Shipwrecked) qui rendent cette balade fantasmatique tout à fait délicieuse. Niveau référence, ça lorgne du coté des Cocteau Twins et d'autres productions plus récentes comme Beach House ou Electric Youth. Leur premier LP devrait sortir bientôt, et un premier single est d'ores et déjà disponible sur leur bandcamp. Espérons simplement que l'album soit aussi bon que cet EP.
Pour finir, jetons petit coup d'œil au patchwork halluciné du londonien Kamau Lyon et de son EP Little Dragonfly.
"Little Dragonfly" justement, qui est un des titres les plus étranges que j'ai pu écouter ces derniers temps, une véritable pépite de bizarrerie dissonante au refrain qu'on jurerait chanté par Anthony Kiedis Himself. Au delà de ça, les titres "Born on the moon" et "Glitter" ressemblent plus à du Marvin Gaye ou du Stevie Wonder sous acide; c'est moins original mais ça reste tout de même intéressant et bien ficelé.
Enfin, gentes dames et damoiseaux, notez que tous ces EP sont téléchargeables sur Bandcamp ici, ici et ici et que ô joie, ô suprême extase, c'est vous qui fixez le prix! Béni soit le seigneur ( et non le saigneur) de proposer de la bonne musique à la portée de toutes les bourses... AMEN !
