The Last Internationale + The Blind Suns – 1999 – 25 février

Formule duo ce vingt-cinq février au 1999, l’ex-Gibus Café bien connu des plus punk d’entre vous… A ma droite, The Blind Suns, alias Dorota Kuszewska et Romain Lejeune. Dream pop surfeuse, franco-polonais, angevins. A ma gauche, The Last Internationale aka Delila Paz and Edgey Pires. Rock bluesy, américain, new-yorkais. Deux formations presque jumelles, tant elles partagent de similitudes. Un glamour indiscutable, en mode couple iconique, chanteuse-guitariste sensuelle et beau guitar hero. Une même aura sur scène. Un indispensable batteur, certes en retrait sur scène, mais diablement efficace. Seule véritable différence, le couple américain, qui se sont connus lors des manifestations d’Occupy Wallstreet revendiquent haut et fort engagement.

Aveugles face aux turpitudes du monde qui les entourent, The Blind Suns ? Rien de moins sûr… Retardé à l’entrée du club pour une accrèd’ visiblement pas vraiment “captée” par nos amis de Live Nation, on entend donc au loin les accords de “Personnal way of love”, petit bijou surf pop issu de leur premier album Baltic waves sorti en 2014. On joue des coudes pour se rapprocher au plus près de nos Angevins préférés. C’est que l’endroit, tout en longueur et en noirceur, n’est pas bien grand. Et ça joue sold out ce soir. On parvient néanmoins à se glisser derrière un shooteux qui a choisi la meilleure place pour immortaliser la soirée. Juste à temps pour profiter de la dédicace de Dorota aux libidineux du showbizz sur “Hashtag song”. “Fuck off asshole !” La chanteuse Brisa Roché, présente dans les premiers ranges, approuve haut et fort. Quand on vous dit que les Blind Suns sont bel et bien raccords avec leur époque…

The Blind Suns - 1999 © S. Guilley
Photo © S. Guilley

Dorota tape des fûts sur “Sunday” avec Josselin Matignon. En retrait, en retrait le garçon… Pas tant que ça, bien vu de jouer vent debout, ça se voit autant que ça s’entend ! Aidé par l’absence de cable “au cul” de leurs guitares, Dorota et Romain se payent un joli bain de foule sur “Shakin’ all over”. Ah cette cover du standard de Johnny Kidd & The Pirates… Dire qu’ils l’ont fait leur, c’est bien en deçà de la réalité. Les Flamin’ Groovies, Van Morrison, Bowie période Tin Machine, Iggy Pop, Dee Dee Ramone himself et bien d’autres, s’y sont frotté. Mais The Blind Suns apportent à ce standard leur fraîcheur et leur sensualité débridée à nul autre pareil, on croirait ce morceau écrit par et pour eux. Ils la font durer à plaisir, invitant le public du 1999 à bouger un peu. L’enchainement avec leur titre “You’re so angry”, rock autant que pop, ne démérite pas, loin de là. Comme “Texas sky” qui conclut ce set trop court.

The blind suns - 1999 © S. Guilley
Photo © S. Guilley

The Last Internationale était donc de retour dans la capitale, après leur passage au Bastille Sounds Festival au Supersonic en septembre dernier. Manifestement l’Europe leur plait aux New-Yorkais, puisqu’ils concluaient leur tournée française le lendemain à Strasbourg. Pour les voyageurs, ils termineront leur périple printanier mi avril à Porto après être passés aux Pays-Bas, en Allemagne, Angleterre et Suède… Delila Paz et Edgey Pires commenceront-ils toujours leur set avec en fond musical “The revolution Will not be televised” de Gil Scott-Heron ? Il y a de fortes chances, tant cette protest-song permet de se mettre dans l’ambiance, avant même qu’ils n’aient foulé la scène.

The Last Internationale - 1999 © S. Guilley
Photo © S. Guilley

Edgey et Delila s’installent. Petit haut à paillette et jean wax moulant, yeux noirs charbonneux cachés sous sa frange, la frontwoman de The Last Internationale branche sa basse et entonne a cappella “Feeling good”. “Les poils”, d’entrée. La belle brune a le grain de voix des grandes, puissante et sensible à la fois. A ses côtés, Edgey joue les kangourous épileptiques, tirant des soli copie conforme seventies de sa Gibson, n’hésitant à la marteler avec amour. Les morceaux, souvent généreux en durée, vont s’enchainer sans mollir. “Killing Fields”, “Indian blood”, “Worker of the word unite”… Pas de doute sur la couleur. Leur duo en osmose est secondé avec efficacité aux drums par Ion Meunier de Shaka Ponk, lequel aborde un tee-shirt à l’effigie de Jimmy Cliff dans le film “They harder They come”… Edgey n’a pas besoin de nous inciter au clapping pour soutenir Delila sur “Wanted man”. Pas plus que le poignant “Soul of fire” qui suit et qui a fait passer un bon moment aux spectateurs de Taratata, il y a peu…On s’est échappé avant la fin de leur set et donc rater l’invasion de la minuscule scène. A n’en pas douter, ce devait être sur “1968” qui a conclut leur set. Un titre qui devait parler aux parisiens et tellement d’actu. “The more i feel i can make it revolution”…

The last Internationale - 1999 © S. Guilley
Photo © S. Guilley

Un grand merci à Stephane “Serial concert man” Guilley pour ses photos...

The Last Internationale - 1999 © S. Guilley
Photo © S. Guilley

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