C’est sans conteste un des disques les plus attendus de la rentrée. The 2nd Law, le sixième album de Muse, sort ce 1er octobre. Que dire, que dire ? On le sait, Muse est un groupe en constante évolution. De ‘’New Born’’ transpirant les gros riffs à ‘’Undisclosed Desires’’ qui avait carrément été désigné comme un titre R&B à la Timbaland, il y en a eu du chemin. Il y a surtout eu une grosse évolution. Ça c’est sûr, Matt, Chris et Dom savent se renouveler. Si bien que, parmi leurs fans, on peut faire trois catégories : ceux ayant fini par les renier pour se réécouter leurs premiers succès histoire de se consoler, ceux devenus fans grâce à leurs récents tubes plus accessibles au grand public, et ceux appréciant le changement depuis le début. C’est donc un peu en retenant son souffle qu’il faut appuyer sur play et lancer cet album.
Car on savait qu’il y aurait des choses inhabituelles. Le groupe nous avait prévenus en lançant sur la toile un teaser pour présenter son nouveau bébé. Teaser avec une bande-son dubstep ayant affolé de nombreux fans. C’était un extrait du morceau ‘’Unsustainable’’ qui est en fait le seul titre aux influences dubstep. De toute évidence, Muse aime s’amuser avec les médias.
Cette année le groupe a eu l’honneur de composer l’hymne officiel des Jeux Olympiques. ‘’Survival’’ devait au départ être joué avec Elton John, mais, suite à une mésentente avec les organisateurs de l’événement, cela ne s’est pas fait. Là encore, le morceau a été très critiqué par bon nombre de gens lors de sa sortie. Et pourtant. C’est un morceau dans lequel on peut sentir la rage. La rage de gagner. Avec les chœurs entrainants et les « Yes, I’m gonna wiiiin !! » de Matthew, c’est un morceau plutôt motivant pour se lancer dans la course.
La perle de cette galette s’appelle ‘’Supremacy’’. Un morceau qui devrait satisfaire les nostalgiques des vieux albums. Avec ses gros riffs lourds et les frissonnantes envolées lyriques de Matthew, on se retrouve transporté quelques années en arrière, quand on pouvait encore qualifier Muse de groupe de rock.
La nouvelle certainement la plus déroutante ayant précédé la sortie de cet album est lorsque le groupe a annoncé que deux titres allaient être composés et chantés par Chris. Alors verdict, le bassiste a une voix plus grave que Matt, mais le chant est juste. Si un jour Chris compte fonder un autre groupe, il pourra sans complexe évoluer au poste de chanteur. Malheureusement, un de ces titres, ‘’Save Me’’, est un autre des ratés. C’est la chanson la plus ennuyeuse du disque. Dans ces morceaux, Chris parle de ses problèmes liés à l’alcool ayant duré de nombreuses années. Des titres musicalement simples, peut-être pour une plus grande accessibilité, car Dieu sait combien de personnes connaissent les mêmes soucis.
Entre le joyeux ‘’Panic Station ‘’ à mi-chemin entre Queen et les Red Hot, le ‘’ The 2nd Law: Isolated System’’ digne d’une bande-son de film avec ses magnifiques claviers ou la ballade ‘’Explorer’’ cet album a le mérite et l’intérêt particulier, d’être d’une grande diversité. Bon après, il faut être musicalement ouvert d’esprit et surtout, accepter les innovations de son groupe adoré. Mais une chose est sûre, on ne s’ennuie pas. Il y a encore beaucoup de recherche au niveau du son et des arrangements, une forte présence d’orchestres symphoniques et de synthés, mais ça, on commence a avoir l’habitude avec le trio. Parmi tout cet océan déroutant, on peine surtout à retrouver les gros riffs comme Muse savait si bien le faire avant.
Encore une fois, cet album ne ressemble à aucun autre du groupe, même si on peut retrouver quelques références à Black Hole And Revelations ou The Resistence. Il y a du bon comme du mauvais. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de très bon, alors que du très mauvais, oui. Prenez par exemple un des grosses surprises de cet album, ‘’Madness’’ : un titre pareil, cela dégoûte des surprises. Un morceau langoureux aux arrangements électro accompagné de voix robotiques en fond. Qui aurait pu croire que Muse pouvait écrire ce genre de chanson ? Mais surtout, qui aurait pu croire que Muse pouvait faire preuve d’aussi mauvais goût ?
Il n’est pas évident d’aimer cet album dans son intégralité tant le panel d’influences est varié. Pourtant, à travers le funk, la musique symphonique ou l’électro-rock, on se rend compte de cette immense qualité qu’à la groupe à pouvoir tout jouer. Et vous aurez beau râler, le groupe vous répondra que si vous détestez « c’est cool, au moins, ça provoque quelque chose ». C’est un groupe sachant surprendre. Dans le bon sens ou pas. Et encore une fois, ce nouvel effort est surprenant. A vous de voir dans quel sens vous prenez ce mot.