Alors qu'ils nous avaient mis la dernière pêche de 2018 avec un magnifique album sorti en décembre et produit par Jim Jones, Tillandsia, les Dirty Deep nous surprennent une nouvelle fois avec encore le formidable nouvel album Foreshots mais cette fois en débranchant leurs amplis. L'acoustique, pour nous faire vibrer à l'ancienne à l'heure de l'électronique. L'occasion pour nous de leur laisser la parole.
1. Comment fonctionne le groupe lors des sessions de compositions, qui donne les idées
principales, qui fait office de médiateur ?
C'est vraiment un travail collaboratif ! On ramène tous notre pierre à l'édifice, et on essaie de respecter les doléances artistiques et volontés de chacun. On a l'avantage de pas avoir besoin de médiateur, on est une équipe, et on est tous les trois capables d'entendre "ton idée elle est pas top, essayons ça à la place", sans le prendre mal ni se vexer !
2. Dans quel morceau de ta production t’identifies-tu le plus et pourquoi ?
Victor : Je suis le principal auteur des textes, et c'est du blues, donc je m'identifie facilement dans tous les morceaux, au moment où ils sont écrits en tout cas. Mais "My Only Rest" de notre nouvel album acoustique Foreshots, c'est pas mal, le stress donne jamais vraiment de répit...
Adam : C'est quasiment impossible de choisir, il y a un peu de nous dans chaque morceau qu'on fait. Mais si vraiment il faut en citer un, je vais prendre "Leave me alone", parce que c'est peut être le premier morceau sur lequel j'ai vraiment apporté mes idées en arrivant dans la famille Dirty Deep, au moment de l'écriture de l'album What's flowin in my veins. Et c'est toujours le morceau avec lequel on termine nos concerts (quand on pouvait encore en faire !).
Geoffroy : Très difficile de choisir, en général j’adore les morceaux très bourrins, ou les morceaux très calme. Ça sera « Hangin’ on an Oak Tree » pour sa puissance, et sur le nouvel album « Pour Some Whiskey On My Heart » pour sa douceur, puis j’aime bien les morceau où il n’y a pas de batterie.
3. Y a-t-il un vers ou une phrase dans les paroles d’une chanson qui te tiennent particulièrement à cœur ? Si oui, pourquoi ?
Victor : Encore une fois, pour ma part elles représentent presque toutes un moment fort ou un sentiment fort vécu, mais là sur le moment je dirai le "Downtown Train", toujours de notre dernier album acoustique, le thème et le texte traduit bien ce que je ressens et mes envies pendant notre période de confinement.
Adam: Non, il n'y a pas une phrase en particulier, je m'attache plus à la sensation que laisse un texte, ou l'ambiance qu'il pose dans son ensemble, qu'à la "punchline" à proprement parler.
Geoffroy : Pas de phrase en particulier mais plutôt les thèmes et l’atmosphère qu’une chanson peut dégager.
4. Quelles sont vos principales influences lorsque vous composez vos morceaux ?
Dirty Deep à le mérite d’être très éclectique, on aime mélanger nos influences. Ça peut venir de partout, et on a aucun scrupules à piocher n'importe où tant qu'il y a des bonnes idées de composition ou d'arrangement : rock, hip hop, noise, techno, afrobeat, metal, country, folk, etc... On mets souvent tout ce qu'on aime dans un saladier, et on assaisonne avec une vinaigrette composée de blues et de rock et ça finit quant même toujours par nous ressembler.
5. Est-ce que d’autres sujets hors musique vous inspirent dans vos chansons ?
Victor : La vie, globalement, c'est la seule thématique que je connaisse pour l'instant.
Adam: Ça pourrait être n'importe quoi, vraiment. Les choses qui interpellent, qui amusent, qui énervent, etc...
Geoffroy : Il faudra m’expliquer ce qu’est un sujet musique, et un sujet hors musique, je pars du principe que absolument tous les sujets peuvent inspirer à écrire une chanson.
6. Si tu devais écrire et composer un concept album aujourd’hui, quel thème choisirais-tu ?
Quelles influences ?
Victor : Peut être, l'histoire de la musique américaine, chronologiquement, sur le thème du voyage (au sens propre et spirituel) le tout à la Dr John.
Adam : Je suis pas très "concept album", je travaille plutôt par morceau, et je crois que la notion d'album, qui est apparu avec le format physique du vinyle, est de plus en plus floue, vu qu'on se détache de plus en plus de ce format.
Geoffroy : De nos jours, enregistrer un album en live avec un 8 pistes, c’est pas très commun, ce concept me suffit largement. Je pense donc avoir déjà enregistré mon « concept album » avec notre dernier Foreshots.
7. Quelle a été ta première idole musicale ?
Victor : Je pense Sonny Boy Williamson. II à été la vraie première, proche dans le temps avec Scott H Biram. Bizarrement, deux générations très éloignées de musiciens.
Adam: J'étais monomaniaque d'AC/DC de mes 9 ans à mes 12 ans environ !
Geoffroy : Johnny Hallyday. Si vous avez plus de questions concernant cette réponse, j’ai laissé mon numéro de téléphone à la rédaction de la Grosse Radio.
8. Avec quels groupes / artistes rêverais-tu de tourner ou bien composer un album en commun ?
Victor : Pour l'instant, tourner tout cours me parait tellement lointain, on devait tourner en début d'année avec Jim Jones, qui a produit notre dernier album électrique Tillandsia, je rêve déjà que cette tournée soit reprogrammée ! Sinon Seasick Steve, il doit avoir plein d'histoires marrantes, et des bonnes bouteilles de rouge.
Adam: Je crois que je prendrais Jack White, ou alors Tom Waits. Ou les deux en même temps.
Geoffroy : J’aurais bien enregistré un album avec The Meters, mon groupe de funk préféré. Et pour la tournée, Motörhead, petit challenge personnel pour savoir combien de temps je resterai en vie.
9. Quel est le premier album que tu as acheté avec ta propre thune ? Quel est le dernier album
que tu as acheté ?
Victor : Premier, L'école du micro d'argent d'IAM et le dernier Ben Harper & Charlie Musselwhite, Get Up !
Adam: Je pense que le premier c'était la BO du Roi Lion en cassette. Mais techniquement c'était pas vraiment ma thune, hein... Et le dernier, c'est beaucoup plus compliqué, vu que maintenant je consomme principalement en streaming, mais j'ai failli acheter le vinyle de Jerkcurb, Air con Eden, quand je l'ai découvert en première partie de King Krule juste avant le confinement. Mais y avait trop de monde au stand 😉
Geoffroy : Je me souviens plus du tout vu que pendant longtemps je piquais les albums de la discothèque de ma mère. Mais pour la classe je vais dire Céline Dion.
Le dernier est un vinyle de 1970 de Buddy Miles (le dernier batteur de Jimmy Hendrix), Them Changes, après des années de recherche, j’ai l’ai enfin trouvé. C’est un des albums les plus complet que je connaisse.
10. Comment convaincre quelqu’un d’écouter ta musique de la manière la plus rapide possible, à l’image d’un Tweett ?
Victor : Si t'écoute je te paye un verre, ça marcherai pour moi !
Adam: Si on pouvait mettre un beau hamburger maison au munster et sauce au whisky sur une platine vinyle, ça jouerait sûrement du Dirty Deep.
Geoffroy : La même réponse qu’Adam mais avec une sauce Barbecue, faut pas déconner.