Ils sont français, ils font du blues-rock à l'efficacité redoutable sur scène, ils sont adulés par beaucoup et sortent tout juste leur deuxième album. Qui sont-ils ? Dätcha Mandala bien sûr, et concrètement si vous aimez le genre vous auriez tort de passer à côté de ce Hara, de ses envolées énergiques très rock'n roll et de ses inspirations plus spirituelles.
Qu’est-ce qu’ils ont grandi les garçons de Dätcha Mandala depuis leurs débuts à écumer la scène bordelaise, entre le Krakatoa, le Rocher de Palmer et le Bootleg. Deux albums et quelques tournées remarquées plus tard, le groupe fait aujourd’hui partie des noms à connaître du rock français, encensés par des personnalités parmi les plus médiatisées du milieu, Louis Bertignac et Philippe Manoeuvre entre autres. Après avoir vu sa sortie officielle reportée en raison de la crise sanitaire mondiale, les Bordelais sortent donc enfin leur second album studio, Hara, toujours fortement imprégné de cet esprit blues-rock 70’s. Si vous aimez le genre, vous auriez tort de passer à côté. Explications :
Quelle dynamique ! Des guitares lourdes et pleines de disto qui s’imposent dans les oreilles de l’auditeur dès les premières secondes de “Stick It Out” au finish cacophonique complètement rock’n roll de “Pavot”, le groupe sait distiller avec parcimonie ses rythmiques ultra efficaces. Complètement boogie-woogie sur “Who You Are”, lorgnant franchement du côté du blues sur “Missing Blues” en passant par les influences Queen/Lipps Inc de “Sick Machine”, JB à la batterie et Nicolas à la basse assurent une section rythmique jamais avare en groove. Quant à elles, les partitions de cette guitare électrique, bien saturée, de Jérémy assènent tout ce qu’il faut de hard-rock pour atteindre cet équilibre si jouissif en live. Mention spéciale pour cette élégante slide sur “Mothergod” ! Non seulement il y en a pour tous les goûts mais en plus c’est exécuté avec brio, jusque dans les morceaux plus softs offrant quelques pauses dans l’intensité de l’album : on recommande en particulier cet hypnotique “On The Road”, véritable bijou de composition, que l’on devine empli de cette nostalgie du voyage avec un grand V.
Du côté des textes, on retrouve deux facettes différentes : il y a d’abord assez logiquement un bon paquet de morceaux qui restent dans des thématiques classiques pour le blues et le rock, à savoir l’amour, celui qui fait mal dans son absence mais aussi cet amour inconditionnel et universel pour toute la vie et l’univers, la musique, le voyage, etc. Enfin, on retrouve dans Hara également une inspiration plus engagée, d’abord par “Stick It Out” et ses textes traitant du contexte climatique et l’impact irréversible de notre société industrielle, puis par le dyptique “Moha”/“Eht Bup” (le premier étant composé exclusivement de Mantras, certains créés pour l’occasion) questionnant notre rapport à la vie, au mystique et au spirituel. Plus léger en apparence, “Pavot” nous invite quand-même à lâcher prise face à la mort, renouant une dernière fois avec ce rapport fort à la spiritualité du groupe. Les thèmes sont variés donc, et si la majorité du chant est assuré par Nicolas, ses acolytes prennent régulièrement également le micro pour des moments réussis de partage vocal.
Pour les instruments comme pour les voix, la production (assurée par Clive Martin) de ce Hara est un succès, à la fois propre et organique, et qui sait alterner l'énergie et les percussions quand les rythmiques s'emballent avec la clarté et la rondeur des titres les plus softs. Dätcha Mandala signe là après 10 ans de carrière un second album convaincant, que l'on appréciera sans aucun doute en concerts, quand il sera de nouveau possible d'en organiser.
Sortie le 5 juin en digital et le 19 juin en physique chez MRS RED SOUND / IDOL
Crédits Photo : Julien Dupeyron
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