Maserati – Enter The Mirror


Partir en transe sur des sonorités explosives et belliqueuses, c’est ce que propose Maserati avec Enter The Mirror, son premier album en cinq ans. Sorti d’abord en numérique courant avril, la version physique arrive dans les bacs en juin, pour mieux apprécier le post-rock psychédélique du quatuor américain.

Après des débuts de post-rock planant mais manquant de consistance, Maserati a su au fil de sa carrière et d’une histoire compliquée aller vers un son plus musclé, plus psychédélique et plus excitant. C’est dans cette lignée que s’inscrit Enter The Mirror : sonorités futuristes et gros riffs se marient efficacement pour une transe à la gloire des dieux du rock, de l’electro et du psychédélisme.

L’introduction dure plus de trois minutes mais ses longues modulations au clavier embarquent l’auditeur vers des horizons cinématographiques sans le lâcher et l’emmènent sur « A Warning in the Dark » sans qu’il ait pu s’en rendre compte. Ce dernier empile les nappes de différents synthés sans que cela soit indigeste. Les sonorités futuristes sont renforcées par une voix masculine métallique qui ne dépareillerait pas chez Daft Punk, et guitares et batteries se frayent un chemin jusqu’à nos oreilles, mais l’ensemble reste très electro.

L'album enchaine avec un titre radicalement différent, « Killing Time », véritable cavalcade menée par les guitares et la batterie pour un rendu beaucoup plus rock. La voix métallique est toujours présente et les claviers ne sont pas en reste, se superposant pour créer un arrière-plan sonore toujours en mouvement. Le titre happe totalement durant cinq minutes.
 


Le morceau suivant, « Der Honig », instrumental, suit le même schéma, des guitares et batteries plus en avant, un son plus rock avec des riffs tranchants, mais toujours des nappes de synthé qui poussent le morceau dans ses retranchements psychédéliques.

Les chansons arrivent globalement à se démarquer, mais l’album s’illustre par sa cohérence plus que par sa diversité. Les ambiances sont psychédéliques, cinématographiques, spatiales, et les transitions entre les morceaux sont souvent très travaillées. « 2020 » semble être l’introdution de « A Warning in the Dark », et celui-ci semble se prolonger sur « Der Honig », qui lui emprunte son rythme de batterie, ses riffs de guitare et une partie de sa mélodie.
 


Sur sept pistes en comptant l’introduction, Enter The Mirror parait parfois taillé d’un seul bloc : si la cavalcade épique de « Killing Time » se démarque, de même qu’ « Empty », les morceaux sont parfois un peu trop proches les uns des autres : Maserati aurait pu laisser plus libre cours à ses expérimentations et à sa folie. Cependant, l’album fait moins de quarante minutes, et en si peu de temps, les Américains arrivent à concentrer leur savoir-faire sans laisser le temps aux auditeurs de s’ennuyer.

La fin d’ « Empty » et la conclusion de huit minutes « Walkwalker » font cependant revoir à la hausse l’avis sur cet album, partant dans un trip entre rock à guitares et electro-disco qui mène jusqu’à la transe. Ce n’est peut-être pas le chef d’œuvre du groupe, mais cet album restera assurément comme un de ses bons crûs.

Tracklist

1.2020 03:29
2.A Warning In The Dark 06:02
3.Killing Time 05:01
4.Der Honig 06:23
5.Welcome To The Other Side 04:08
6.Empty 05:41
7.Wallwalker 07:54

Sortie physique le 12 juin chez Temporary Residence / Modulor (sorti en numérique le 10 avril)

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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