Après Heart Ink Black (2016) et Welcome Home (2009) Butch McKoy nous dévoile un nouvel opus du nom de The Sick Rose. L'homme derrière ce nom nous présente une voix tantôt profonde, tantôt éthérée ainsi que des accords folk et dépouillés, rock quasi psyché ou bluesy prêt à vous apaiser ou à vous transporter.
Autodidacte, le musicien Butch McKoy s’est avant tout nourri de la musique d'autres comme Nick Cave, du travail de Neil Young, de la guitare créative de Thurston Moore, de la noirceur sépulcrale des Swans, en passant même par le metal de Slayer ou Rigor Mortis autant que le post-rock de Godspeed You! On a donc bien compris que le personnage à de multiples inspirations et touche à tout pour composer des chansons tantôt bleu irisé avec "Welcome Home" que tantôt sombre avec "Heart Ink Black". D'autres morceaux comme "My Blues" sont même apaisant avec des petits solos de guitare.
A travers The Sick Rose, on perçoit facilement ce que Butch cherche à nous faire ressentir : l’évasion, les tensions, l’amertume, la rage, la mélancolie et l’espérance. Butch souscrit à cette conception chère à Léonard Cohen qu’il faudrait voir les concerts et même les morceaux comme des entités dotées chacune de leur énergie et leur puissance émotionnelle à elles. Mais tout ceci avec une bienveillance jamais démentie, même dans la noirceur. Les différents instruments que Butch McKoy utilise, guitare, violoncelle, banjo, harmonica, tambours chamaniques ainsi que des machines, ne sont pas sans inviter à la transe… Interrogé sur ses croyances, il précise d’ailleurs qu’une certaine forme de spiritualité – une foi en une transcendance et une finalité –, lui est venue avec les années. Cette sensation est également ressentie par l'effet comme lointain de sa voix à travers chacun des morceaux composant The Sick Rose. Rien que la pochette d'album donne cette sensation d'évasion, une pochette à la fois tragique et magnifique.
The Sick Rose pourtant bon et travaillé peut être néanmoins parfois lassant. C'est comme si l'écoute intégrale de l'album ne pouvait pas se faire d'une traite. Certains seront justement intéressés par ce côté lent, doux et calme de l'opus mais ici c'est comme si nous cherchions un peu plus d'action à travers la batterie. Néanmoins, les fins des morceaux "Sleep" et "Under Leaves So Green" nous foutent presque une claque tellement elles sont puissantes et correspondent peut être plus à ce que l'on recherchaient. Au niveau des instruments, la guitare est probablement la mieux utilisée pour accompagner la voix de Butch McKoy et nous transporte même ailleurs. Mine de rien cet album possède une certaine intimité que l'on apprécie beaucoup. Les chansons ne sont pas surchargées d'éléments ce qui nous procure le sentiment agréable d'être proche de la musique de l'artiste.
Ainsi, The Sick Rose est un album sans artifices et profond à l'image des émotions que McKoy cherche à transmettre, un album bien travaillé en plus de cela. Parfois un peu lassant, l'opus met tout de même bien en valeur la voix du musicien notamment avec l'accompagnement que la guitare lui procure. Bien que l'artiste ait voulu mettre un peu plus de batterie sur cette nouvelle composition, elle n'est toujours pas assez présente.
Sortie le 12 juin via Les Editions Miliani / Bruit Blanc
Tracklist :
Spring
A Dream
The Sick Rose
My Blues
Buried
Last Breath
A Little Girl Lost
Sleep
Under Leaves So Green
Closer