Mine de rien, les vieux briscards que sont Nigel Mogg (ex-The Quireboys) et Mick Cripps (ex-L.A. Guns) sont toujours dans le circuit du rock'n'roll au travers de nombreux projets. Le dernier en date c'est The Brutalists, un p'tit groupe monté par Nigel et Mick avec de fines gâchettes dans le line-up. Avec deux albums d'excellente facture sorti chez Cleopatra Records, le duo continue sa progression et se fait plaisir au fil de concerts ici et là. En cette période post-Covid où la musisque risque bien de vaciller, on a contacté Nigel et Mick afin d'en savoir plus sur The Brutalists et de faire le point avec ces deux figures du rock'n'roll...
Salut les gars ! The Brutalists continue son petit bonhomme de chemin depuis quelques années avec deux albums d'excellente facture. Comment le groupe s'est-il crée ?
Nigel Mogg : Je connais le guitariste Mick Cripps depuis de très nombreuses années, quand on jouait ensemble à Londres dans un petit groupe qui s'appelait Killer Elite. La principale motivation pour nous était de proposer quelque chose de nouveau sans faire de la redite de nos précédents groupes, L.A. Guns et The Quireboys.
C'est vrai que le son du groupe est assez loin des sonorités de The Quireboys et L.A. Guns. Du coup, comme tu définirais votre musique ?
Nigel Mogg : Mick et moi, nous avons pris le parti de monter un groupe dans lequel nous pourrions explorer les univers musicaux des nombreux artistes qui nous ont influencés. Je qualifierais le son de The Brutalists comme un mélange de pas mal de choses comme du Dr. Feelgood avec des sonorités à la Ian Dury, le tout agrémenté d'influences qui viennent des Clash, de The Jam, The Special, etc.
Et pourquoi ce nom de groupe, The Brutalists ?
Nigel Mogg : C'était pour évoquer l'esprit de la fin des années 1970 que j'ai bien connu dans ma jeunesse : on vivait dans des HLM typiques de la Grande-Bretagne dans lesquels habitaient de nombreux hooligans. L'architecture brutaliste de tous ces immeubles m'a beaucoup marqué.
Le groupe est basé à la fois à Londres et à Los Angeles. Ce n'est pas difficile pour vous de travailler sereinement sur les compositions ou la promotion des albums ?
Nigel Mogg : En fait, on réside tous depuis peu à Los Angeles et ce, même si notre seconde maison reste quand même Londres !
Votre second album "We are NOT here to help" est bien différent du premier disque. Comment tu le définirais ? Tu y vois une évolution, une révolution, une étape... ?
Nigel Mogg : Pour moi, le dernier album est la suite directe du premier disque. Cependant, nous avons fait pas mal d'effort dans la composition pour ne pas faire une redite de ce qui avait déjà été exploré avant.
Où est ce "We are NOT here to help" a-t-il été enregistré ? Combien de temps cela a t-il pris ?
Nigel Mogg : Nous avons enregistré ce disque ici, à Los Angeles dans le studio de notre ami et producteur, Jason Soda. En gros, ça a pris deux semaines puis on a pris encore une semaine pour travailler sur les parties vocales dans le home studio de notre guitariste, Kent Holmes.
Est-ce que tout était déjà composé en amont ou bien est-ce que vous vous êtes laissé l'opportunité d'improviser des trucs un fois dans le studio ?
Nigel Mogg : La grande majorité des compositions était déjà bien ficelée avant qu'on arrive dans le studio de Jason. Cependant, je dois avouer que j'ai un peu improvisé sur certaines lignes de chant quand nus étions tous ensemble...
Quelles sont tes sources d'inspiration quand tu écris ?
Nigel Mogg : En fait, dans ce dernier album et à la différence du premier, j'ai essayé d'inclure une approche sociétale dans mes textes, un peu à la façon de Joe Strummer des Clash, il y a quelques décennies.
Vos albums sont sortis sur un petit label, Cleopatra Records. Comment s'est passée la rencontre avec cette petite structure ? Avec vos précédents groupes, vous aviez l'habitude de travailler avec des majors. Vous êtes artistiquement plus libres aujourd'hui ?
Nigel Mogg : Mick et moi, nous connaissons Brian [Perera - Ndr], le boss de Cleopatra Records depuis des années. Il nous a vus jouer avec The Brutalists plusieurs fois et il est devenu un véritable fan du groupe. Très vite, il nous a donc proposé de nous signer sur son label pour y sortir notre tout premier album. Avec Cleopatra Records, nous avons une liberté artistique totale.. et c'est un luxe que nous n'avions pas toujours lorsque nous étions sous la coupe de plus gros labels !
Mick Cripps : J'ai eu la chance de pouvoir sortir de nombreux albums avec mes précédents groupes durant de nombreuses années et j'aime Cleopatra Records car ce label réalise des vinyles, un format qu'on adore tous.
Ça fait maintenant des lustres que vous êtes sur toutes les scènes musicales du monde. Quelle est la différence entre vos débuts et ce que vous êtes devenus maintenant ?
Nigel Mogg : 30 ans ! (rires)
Vous avez joué aux USA et au Royaume-Uni pour promouvoir "We are NOT here to help". Est-ce que vous avez prévu de jouer en Europe ?
Nigel Mogg : Pour l'instant, avec cette période post Covid, nous n'avons encore rien de prévu et les voyages en dehors des USA risquent d'être tributaires de l'évolution du virus et des décisions politiques de nombreux pays...
Nigel, lorsque tu as joué avec The Brutalists à Londres en première partie de The Dirty Strangers, certains de tes ex-collègues de The Quireboys sont venus jammer avec toi. Ça faisait quoi de rejouer avec eux depuis toutes ces années ? Vous êtes tous restés proches ?
Nigel Mogg : Oh, c'était vraiment génial de pouvoir les retrouver sur scène pour jouer avec eux ! On ne s'était jamais perdu de vue et nous restons en contact régulier.
Après toutes ces années, vous aimez toujours autant jouer en live ? Plus que composer ?
Nigel Mogg : De mon côté, j'aime jouer en concert mais j'aime aussi créer des morceaux en studio. Mais bon, je ne te cache pas que j'aime énormément l'énergie live d'un public et que je ne me lasse pas de monter sur scène.
Mick Cripps : Pour moi, faire la musique c'est toujours une joie. Nigel et moi, nous jouons depuis très longtemps ensemble, que ce soit dans des groupes, en studio ou tout simplement pour jammer pendant des heures et des heures. On aime la musique. On ne peut pas s'arrêter d'en faire...
Mick, il y a (encore une fois) deux groupes avec des membres du line-up classique de L.A. Guns : l'un avec Tracii et Phil et un autre avec Steve et Kelly. Est-ce que tu as été approché par l'un des deux groupes pour faire pencher la balance ?
Mick Cripps : Je suis très loin de tout ça...
Au-delà des prises de becs entre tes anciens collègues de L.A. Guns, est-ce que tu es toujours en contact avec Tracii, Kelly, Phil ou Steve ?
Mick Cripps : Je suis toujours resté très ami avec tous les membres de L.A. Guns sans exception. On a passé des moments incroyables tous ensemble et je continue encore à garder d'excellentes relations avec tout le monde.
Est-ce que vous avez pris le temps de composer pendent cette période étrange de confinement ?
Mick Cripps : Nous sommes continuellement en train de composer quelque chose ou d'enregistrer des plans. Cette période de Covid était un peu bizarre mais ça a permis de se recentrer sur la musique sans pression aucune...
Selon le compte Instagram de The Brutalists, une nouvelle vidéo devrait voir le jour d'ici peu. Vous pouvez nous en dire plus ?
Nigel Mogg : C'est vrai. La vidéo sera celle du morceau "Someone Like You" qui est sur notre deuxième album. Si tout va bien, elle devrait être mise en ligne dans quelques semaines sur les réseaux sociaux. Le clip a été réalisé et produit par Kent et moi-même sous la houlette de notre bannière, Brutalista Internationale Productions. Ce sera notre seconde vidéo et nous prévoyons d'en faire d'autres pour nous-mêmes mais aussi pour d'autres groupes.
Est-ce qu'un troisième album est prévu ? Vous avez de nouveaux morceaux ?
Nigel Mogg : Nous y travaillons en ce moment-même, mais nous en sommes qu'aux prémices...
Un message pour les lecteurs de La Grosse Radio ?
Nigel Mogg : Merci de soutenir The Brutalists et viva La Grosse Radio !
EDIT : Voici la nouvelle vidéo du groupe sortie le 30 juillet :