Du Stoner, quoi de mieux pour passer l’été en attendant la grande vague de sorties d’album de la rentrée, les mêmes qui n’ont pas vu le jour sur ce premier semestre, à raison. Bande de sybarites que nous sommes et avides de musiques amplifiées, le groupe du Yorkshire Psychlona nous présente Venus Skytrip pour les oreilles dernièrement reposées. C’est du rock stoner Made in England transpirant, apportant sa touche assumée de gros son fuzz.
C’est avec la valeur cardinale propre à ce style de musique, en l’occurrence la saturation poussée dans ses retranchements, que l’on accueille cet album Venus Skytrip qui va nous permettre de passer 50 minutes d’écoute et un peu plus s’il accompagne vos pérégrinations vacancières. Effectivement, ce ne sera pas la seule découverte estivale mais il permettra de faire la jonction, le calme avant la tempête, avec la rentrée méga chargée qui nous attend.
Alors oui, dans un mode ancré assez semblable à celui de leurs illustres prédecesseurs et influences des années Sabbath, Psychlona s’évertue à produire une galette fidèle aux préceptes codifiés faisant honneur à la distorsion des guitares, un chant lointain mais bien présent, un côté brouillon sale et maîtrisé. Ce n'est pas destiné aux personnes à fleur de peau, c’est sûr, le stoner est fait pour les envieux de décharge métallique et c’est certainement dans une conception franche et directe que Psychlona s’est muré en studio, se gavant de bières et kebabs (information venant du groupe lui-même) pour composer et enregistrer leur deuxième album.
Venus Skytrip est l’album qui reprend pleinement les fondamentaux de la musique stoner rock moderne. On est d’ailleurs surpris du récital à la lettre de tous les éléments qui s’assemblent à ce niveau tant le groupe est récent sur le circuit. Ce n’est que le deuxième album du groupe mais son emprise sur les compositions et l’aplomb délivré dégagent une assise solide de vieux sages expérimentés. Il y a deux titres qui sortent du lot et qui retiennent l’attention, le tout premier, "Blast Off" le bien nommé qui, sur une section rythmique cadencée marquée de guitares grasses, balance plus de sept minutes à fond, constellé de vibration spatiale intemporelle émise à la lead.
Ensuite "Star", que l’on retrouve en quatrième position sur l’album, est aussi sur un tempo rapide enrichi par moments de coups de batterie non identifiés, tels des coups sur une casserole ? et nous enveloppe dans cette envie de battre la mesure du pied. C’est généreux, musclé et apporte aussi une touche badine tant la couleur du riff est positive. On peut s’arrêter aussi sur les titres "Blow" et "Edge of The Universe" de bonnes factures et correctement interprétés. Le tout sous un prisme assez psyché, comme en atteste le biotope de l’album, reversé dans une énergie massive et imposante. Le reste est correct, un peu en retrait, mais répond de compositions qui meublent et apportent un fond d’album stable et endurant.
Se pose alors la sempiternelle question de ce choix de chronique de groupe plutôt qu’un autre, c’est oublier que malgré leurs jeunes débuts, les quatre musiciens de Psychlona ont déjà affronté les affres de la vie de groupe avec les allées et venues de six batteurs en trois ans avant de trouver leur formation définitive et lancer leur premier album Mojo Rising mais aussi la participation à de nombreuses belles scènes telles que Desertfest London, Fuzztival Denmark et HRH Doom v Stoner Festival et une tournée européenne complète. Pour ces péripéties, ce vécu, cette musique puissante, cette authenticité, nous vous recommandons de profiter entre deux baignades de cette production de 8 titres bardée de fuzz, blindée de bonnes intentions.
Note : 7,5/10
Tracklist :
1. Blast Off
2. 10,000 Volts
3. Blow
4. Star
5. Edge of the Universe
6. Resin
7. Tijuana
8. The Owl
Sortie le 21 août chez Ripple Music.
