Le Mondo Bizarro s’accroche

La nouvelle était tombée comme un coup de massue à la fin du mois de septembre : après presque 19 ans à assurer des concerts dans les styles rock, punk, reggae et metal, après presque 19 ans à abreuver la métropole brétillienne de groupes locaux et underground mais aussi de noms plus établis, après 19 ans on apprenait amèrement la mise en vente du Mondo Bizarro. Triste mais indéniable aveu d'un secteur à l'agonie, qui compte déjà ses morts. La suite, acheteur potentiel et vente presque signée, jusqu'au retour en arrière. Où en sommes-nous ?

La mise en vente du bar/salle de spectacle est ajournée. Pas grâce à un assouplissement des règles qui permette à nouveau de reprogrammer des groupes et accueillir assez de public pour faire tourner la boutique. On en est loin. Les raisons sont plurielles et incluent notamment les messages de soutien du monde entier, clients comme artistes (entre autres, Kevin Bär d'Insanity Alert ou encore Köfte DeVille de Mad Sin) mais aussi un appui au moins non officiel des pouvoirs publics (ville de Rennes). Pour le moment il n'est donc plus question de vendre le lieu d'expression culturelle, celui-ci survivra à 2020, pourra fêter son dix-neuvième anniversaire et ensuite peut-être reprendre une programmation si la situation le permettra enfin. On l'espère, car dans le cas contraire il faudra s'attendre à ce que la vente soit de nouveau à l'ordre du jour.

À l'heure où les politiques dénigrent plus encore qu'avant le secteur culturel (et la tendance est mondiale, en témoigne les récentes déclarations scandaleuses du ministre des finances britanniques), il nous faut tous tenir, nous serrer les coudes et nous battre collectivement pour ne pas perdre la variété de ces petites scènes qui nous permettaient encore d'avoir accès à une offre culturelle originale. Ces lieux qui nous donnaient la possibilité de voir tous les groupes que l'on veut, qu'ils soient jeunes et débutants, subversifs ou undergrounds. Et pas seulement les grosses pointures biberonnées par les majors et sur-représentées dans les médias grand public.



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