Le rock seventies est de retour, et cette fois-ci avec un groupe plutôt moderne. Tyler Bryant et ses acolytes de The Shakedown ont beaucoup travaillé durant cette année 2020 qu’ils ont passée en partie, comme la plupart d’entre nous, confinés chez eux. A Nashville, dans leur cas, et dans leur studio très vintage où les guitares ne manquent pas. Après 2 EP et 3 albums, nous voici donc en possession du quatrième opus des Américains.
Autant le dire d’entrée, bien que le jeune Tyler Bryant soit un petit prodige de la guitare, il n’apporte pas grand chose de nouveau au blues rock, à part sa fraîcheur et sa créativité. Le premier single «Crazy Days» est sorti fin août, et il apportait un brin de positivité dans cette période un peu sombre. En featuring avec sa femme, Rebecca Lovell, aussi membre du groupe Larkin Poe, le titre sonne comme les premiers morceaux de Tyler Bryant & The Shakedown.
Avec ce nouvel album, il semblerait que les originaires du Tennessee aient passé un cap. Comme un nouveau chapitre, tant la production est soignée et les arrangements sont bons. Le titre éponyme, qui fait guise d’introduction est tellement rentre dedans qu’on a du mal à cacher son envie de headbanger. «I feel the pressure», chante avec fougue Tyler Bryant, et on ne peut que se reconnaître dans ses mots. Les solos de guitare ne se font pas attendre et envoient du lourd. Lourd, comme le son général de tout cet ensemble. Les racines blues sont totalement présentes et dès le début, on se croirait dans un pub du sud des Etats-Unis.
«Backbone» et «Like The Old Me» viennent tout de même calmer le rythme effréné de ce disque on ne peut plus dynamique. Et lorsque l’on entend la voix si modulée de Tyler Bryant, on regrette qu’il n’y ait pas plus de morceaux rock ’n roll. Mais du rock bien encré année 70, en veux-tu en voilà : l’enchaînement «Automatic», «Wildside» et «Misery» est absolument fantastique de prouesses techniques.
Crédits photo : Jason Stoltzfus
The Shakedown transmettent leur message avec énergie et se payent même le luxe d’inviter Charlie Starr de Blackberry Smoke pour un featuring de qualité sur «Holdin’ My Breath». Ce qui apporte une véritable texture aux morceaux, c’est bien sûr le jeu de batterie déjanté de Caleb Crosby et les mélodies très accrocheuses, mais aussi le côté rétro / moderne de la production. On voit qu’on a affaire à un groupe récent, mais on ne tombe pas non plus dans le cliché du copiage des anciens.
Au final, ce qu’on aime le plus, c’est l’efficacité des morceaux, ni trop longs, ni trop courts, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Le petit bémol, c’est peut-être ce manque de prises de risques, qui, dans le cas d’un groupe si talentueux, serait probablement appréciable. Avec Pressure, Tyler Bryant & The Shakedown livrent quand même un des meilleurs albums de leur jeune carrière, et il faudra voir sur scène ce que cela donne pour juger de toute la splendeur du disque.
Sortie le 16 octobre prochain chez Snakefarm Records.
Tracklist : “Pressure” |