Hey garage lovers ! Les figures de proue du garage rock revival des années 80, les légendaires Fuzztones sont de retour avec un nouvel album studio pour fêter leurs 40 ans de carrière. Et du haut de ses 67 balais, Rudi Protrudi, le maitre à penser du groupe n’est pas décidé à lâcher du lest…
Le titre de l’album ? N.Y.C. ! New York City, le berceau du combo dans les eighties… D’entrée Rudi et ses compagnons de route nous accueillent avec une sirène de police. The Fuzztones are back in New York City. Enfin leur esprit seulement… Rudi Protrudi (chanteur, guitariste et compositeur) et Lana (organiste) sont toujours immigrés en Allemagne. Mais Rudi a voulu revisiter avec ce nouvel album, les thèmes qui lui sont chers depuis son enfance et son lieu de villégiature de jeune homme, le terrain de ses premiers exploits en tant que Fuzztones à l’époque de leur album Lysergic Emanations.
Comme toujours, les guitares respirent la fuzz. Quelques Big Muff ou clones font le boulot à merveille sur la Vox Phantom de Rudi. La voix du maitre de cérémonie est toujours au rendez-vous, patinée par le poids des ans. Mais malgré ses 67 printemps, le gars fait toujours le boulot. On retrouve ces gros riffs chargés de fuzz comme avec "New Kind Of Rock". Et puis ça fait un moment qu’on n’avait pas eu de nouveaux titres à se mettre sous la dent (depuis Preaching to the Perverted en 2011).
"Let Me In" ou "Skin Flowers" envoient grave ! De sacrés riffs ! Un coté pop garage soutenu par des parties d’harmonica excellentes. Le nouveau Fuzztones est bien rock 'n' roll. On tient peut-être là de potentiels singles.
"Babylon" nous offre un riff de rock roboratif trituré aux bons soins de Rudi et ses compères. Un rien « crampesque » mais toujours aussi représentatif de l’œuvre garage revival dont les Fuzztones revendiquent avec brio la paternité.
"Transmaniacon MC" est dans la même veine. Il aurait pu figurer sur des albums comme Braindrops ou In Heat à la grande période des Fuzztones.
Avec "Psilocybe", Rudi nous prouve qu’il n’a rien perdu de son talent de compositeur. Encore une ode aux produits psychotropes très planantes avec des guitares sixties parfaitement dosées. A classer aux coté de "Romilar D", morceau totalement dans le même esprit. Psychotropes un jour, psychotropes toujours !
Avec "53rd & 3rd", on s’attaque à du lourd. Un titre écrit par Dee Dee Ramone dans ses grandes années de dope où il cause d’un célèbre coin de New York, connu pour être un haut lieu de prostitution. La petite histoire raconte que Dee Dee y proposait ses services pour payer son héroïne. Rudi ici la revisite en version un peu plus cool, plus psychédélique que la version originale très punk.
"High Tension Wire" ou "Microdot" renouent avec les grands titres à claviers. Clavier ? Orgue Vox lysergique drivé par Lana Loveland devrai-je plutôt dire. Ce son si caractéristique du garage psychédélique sixties se trouve concentré dans ces titres qui, créés quelques 50 balais plus tôt (sic), auraient certainement eu l’honneur de figurer sur les compils Nuggets de Lenny Kaye. "In fuzz we trust" qu’ils disaient, en voilà une belle preuve.
Avec "The Man In Me", on trouve un titre mid-tempo aux relents de "Charlotte Remains". Les Fuzztones font du Fuzztones. Mais n’est-ce pas cela qu’on attend ? Une odeur de Syd Barrett plane même sur le solo. Que demander de plus ? "Dancing Barefoot", plus cool fait également référence aux grands du psychédélisme.
"You Gotta Lose" se veut plus lourd avec son riff pesant. Un solo de clavier et guitare explosif nous en fout plein les esgourdes et nous rappelle la puissance de feu du combo.
Au final Rudi est toujours Rudi. Les années ne semblent pas voir de prise sur les gurus du garage grunge. Après 40 ans de bons et loyaux services les Fuzztones sont encore capables de proposer des bons albums. Pour les fans d’ailleurs, ne pas oublier de choper la biographie du bonhomme en deux tomes. Par contre faut maitriser la langue de Shakespeare. Mais une session de rattrapage est prévue avec un nouveau bouquin sur les 40 ans de carrière du combo. Là, on sera plus basé sur l’iconographie et les photos d’après les dires de Rudi himself. Wait and see, ça arrive pour la fin d’année.
The Fuzztones "N.Y.C." - Sorti le 16 octobre 2020 chez Cleopatra Records