Numa se présente, en résumé, comme un groupe de rock hybride multiculturel et international tout en étant francophone. A l’occasion de la sortie de leur premier album Mothership Down nous avons pu nous entretenir avec eux tout en vous proposant également dans cet article la chronique de cet opus.
NUMA est un groupe multiculturel et international qui s'est formé en 2019 lors d'une rencontre dans une jam à Paris. Composé par quatre personnalités bien distinctes, qui une fois fusionnées, ont donné naissance à ce projet de rock hybride. Mothership Down est donc le premier album du groupe émergeant NUMA. Auto-produit et enregistré à distance, pendant le confinement, cet opus dévoile l’univers du combo tout en reproduisant l’expérience live de ses concerts. "C'était un sacré défi, qui nous a plu !" explique NUMA à propos de ce travail à distance. "On devait enregistrer chacun chez soi, en respectant la vie sociale des voisins et ça nous a permis de prendre du recul sur le projet, de moins avoir la tête dans le guidon. C'était l’occasion de pouvoir être créatif et de repenser les choses de la vie. Malgré la distance, on est resté hyper soudé et cette alchimie se ressent dans l'album, comme dans un live, et ça c'est top ! ".
Le nom du quatuor fait référence au deuxième roi légendaire de Rome, pacifique et généreux avec son peuple. Le titre Mothership Down est une juxtaposition d'éléments et de références, notamment le premier roman de Richard Adams, Watership Down, le film de Ridley Scott, Black Hawk Down, et la compilation de Led Zeppelin, Mothership. C'est un mélange avec lequel NUMA voulait condenser le message suivant : "Nous sommes les bourreaux de notre planète et de nos âmes, nous devons changer rapidement !"
Ayant grandi avec la musique des années quatre-vingt-dix, les musiciens français rendent hommage à cette époque en dévoilant une identité sonore rock hybride teinté de blues et même de rock progressif. On retrouve les passages bluesy et instrumentaux dans "I Went Too Far" et les gros passages hard rock à la guitare dans "Out of Bounds". Le groupe aime jouer avec cette dualité : "Entre tension et relâchement. Nous aimons développer plus de textures sonores et trouver des solutions adaptées à la narration du texte". D'ailleurs, Riccardo Morgante (chant) pousse sa voix tout au long de l’album mais compose également les parties de guitare acoustique de Mothership Down.
NUMA se décrit comme multiculturel et "I Want You There" et ses riffs électriques balancés par Mickael Serra en confirme l’état d’esprit, il nous transporte au far west. Ce morceau est d’ailleurs l’un des plus calmes de Mothership Down et permet ainsi à ses auditeurs de s’octroyer une petite balade. Balade tout de même légèrement animée vers la fin par un solo de Mickael. Parlons également de la basse toute discrète au premier abord mais qui soutient finalement beaucoup le rythme de l’opus. La batterie elle, n’est pas le moins du monde discrète mais n’est pas pour autant agressive. Elle accompagne parfaitement chaque mélodie. Les musiciens abordent dans cet album de très nombreux thèmes, c’est presque à se demander comment ils ont fait pour condenser le tout sur huit titres. Ils y posent notamment un point d’interrogation sur les dommages collatéraux de la société post-capitaliste, l'impact technologique sur les nouvelles générations, la lutte contre la dépression, la célébration de l'égalité et bien d’autres encore. Ainsi, la pochette réalisée par Télao (dessinateur des artworks de Mothership Down) est en réalité une carte/boussole qui retrace les thèmes abordés dans les chansons et d’autres symboles. Comme s’ils faisaient partie d'un monde imaginaire en restant ouverts à la libre interprétation de chacun.
De cette alchimie ressort un bon résultat plutôt énergique et productif. En plus de cela, l’univers visuel du groupe est très travaillé et très intéressant. Mothership Down est une bonne première composition pour un groupe émergent. Néanmoins, peut-être un peu court pour un album intégral mais comme il s’agit de leur premier opus, on ne peut pas leur en vouloir. La voix du chanteur est un atout à mettre en avant tout comme les autres instruments qui se coordonnent plutôt bien. Miantenant, le groupe a avant tout envie de promouvoir cet album, le rendre accessible aux auditeurs, et de le défendre sur scène (chose un peu compliqué en ce moment). Alors le quatuor raconte qu'il se concentre sur ses prestations “live studio” en vidéos, afin de continuer à faire de la musique pour les gens ! Enfin, comme NUMA le dit si bien "pas de répit pour les zigotos, on bosse sur des futures compos".
Sortie le 21 septembre 2020 en auto production.
Tracklist :
You Gotta Let Me Know
Ibrido
I Want You There
Life Out Of The Box
I Went Too Far
Out Of Bounds
Hard Days
My Little One
Line up :
Batterie : Flavio Hayer
Basse : Guillaume Varache
Guitare électrique : Mickael Serra
Chant et guitare acoustique : Riccardo Morgante