Le radical album de YES BASKETBALL, "Goodbye Basketball" est sorti vendredi dernier, c'est l'occasion de poser quelques questions à Pierre Marolleau pour découvrir son projet musical. Plus qu'un groupe, c'est un gros assemblage où l'on retrouve des musiciens de Totorro, Mermonte, Trunks et Bantam Lyons. Le style ? Bien particulier, entre chant rapper et math rock, à l'enrobage noise. C'est un des albums les plus étranges de l'année mais surtout l'un des plus intéressants, et qui pourrait facilement passer les frontières.
1. Comment fonctionne le groupe lors des sessions de compositions, qui donne les idées principales, qui fait office de médiateur ?
Je crée les morceaux chez moi. J'amène rythmique, chant, mélodies et structures. Puis dans un second temps, on rebosse avec les gars, qui amènent chacun des idées, des riffs, des sons. Ca peut rester proche de ce que j'ai amené mais on peut aussi s'en éloigner. J'essaie d'avoir le moins d'égo possible donc si les idées des gars sont plus convaincantes que les miennes, on y va.
2. Dans quel morceau de ta production t’identifies-tu le plus et pourquoi ?
Tous un peu car les morceaux parlent de ce que je vis. Je compose selon l'humeur, l'envie, ce que j'ai vécu, vu ou entendu les derniers jours. Chaque morceau est une infime partie de moi, c'est complètement bateau comme phrase, vu et revu dans des milliers d'interviews de musiciens, mais c'est clairement pas faux.
3. Y a-t-il un vers ou une phrase dans les paroles d’une chanson qui te tiennent particulièrement à cœur ? Si oui, pourquoi ?
"Damned I've been such a real joke, but I've lead my songs to the rooftop of a tiny hope" sur "Your eyes Talk". Cela représente bien le mood du disque : garder le positif, le soleil, l'amour, prendre en compte son côté sombre mais ne pas lui laisser trop de place. La phrase, citée ci-dessus, parle du fait que je me considère comme un assez mauvais musicien, que je ne connais rien du solfège, que j'ai commencé la musique à 20 piges. Mais malgré cela, j'ai réussi à faire des chansons avec mes copains puis tout seul. J'en ai fait mon métier depuis 13 ans. Même si je ne considère pas mes morceaux comme des chefs d'oeuvre, je ne me trouve pas si nul, je le fais avec énormément de passion, avec des personnes que j'aime... Je me sens donc très chanceux.
4. Quelles sont vos principales influences lorsque vous composez vos morceaux ?
Il y a les Beastie Boys, Tyler the Creator, Deerhoof, Gablé, Beak... J'aime le côté "libre" de ces artistes, j'aime leurs sons, leurs prods, leurs côtés bricolage.
Mais aussi : ma femme et mon fils, mes amis musiciens (La terre tremble !!!, Papier Tigre, Pneu, Funken, Gablé, Vincent Dupas, Leo Prud'homme, etc.), la nature, les buses, récemment c'est l'aigrette qui est dans le champ en face de chez moi depuis deux semaines, les Deux-Sèvres.
Crédit photo : Yoann Buffeteau
5. Est-ce que d’autres sujets hors musique vous inspirent dans vos chansons ?
Je vais refaire une réponse bateau mais je n'ai pas mieux et puis c'est vrai. La vie, l'amour, les relations humaines, la vision subjectives des choses, l'interprétation, le courage, la peur.
Les mots, leurs valeurs et l'utilisation qu'on en fait.
6. Si tu devais écrire et composer un concept album aujourd’hui, quel thème choisirais-tu ? Quelles influences ?
Les animaux totem. La buse pour moi. Entre r'n'b et trap, car j'ai envie de ça en ce moment.
7. Quelle a été ta première idole musicale ?
Mc Solaar ou le chanteur des Innocents, je ne sais plus.
8. Avec quels groupes / artistes rêverais-tu de tourner ou bien composer un album en commun ?
Tyler the Creator, Beth Gibbons & Geoff Barrow de Portishead, Funken et JB Geoffroy de Pneu (on a un groupe qui devrait bientôt produire des choses), This is the kit.
9. Quel est le premier album que tu as acheté avec ta propre thune ? Quel est le dernier album que tu as acheté ?
Le premier était Bouge de là de MC Solaar. Le dernier acheté est un disque de guitare d'Amérique du Sud aux Emmaus de Mauléon dans les Deux-Sèvres.
10. Comment convaincre quelqu’un d’écouter ta musique de la manière la plus rapide possible, à l’image d’un Tweet ?
Si tu aimes les trucs étranges & intenses, et bordéliques, vas-y !