Dans Future Vintage, Arno est plus rock que jamais.
Si pour vous, Arno est un vieux fou mal coiffé qui marmonne des trucs un peu crados... Vous avez en partie raison. Mais si vous en êtes resté là, c’est le moment de réviser votre jugement ou d’entrer un peu plus dans son monde loufoque, déjanté, brut et donc mal coiffé.
Le mec est aussi déglingué qu’un Gainsbourg période “cendrier” mais en bien moins méchant et en bien plus drôle. Son attitude, sur un plateau de télé par exemple: en une vanne, Arno met les pieds dans le plat, scotche tout le monde et fait valser l’emmerdante bienscéance. Il ose dire ce qu’on a sur le coeur en se fichant pas mal de la forme. Nous, devant notre télé, ça nous fait du bien...
On ressent le même plaisir à l’écoute de son nouvel album Future Vintage. La société de consommation et le fric en prennent plein la gueule... «Let the money die!». Il y a aussi de l’amour. Bon... Le message est délivré "à la" Arno: «Tout le monde se touche les fesses quand il est seul dans son lit.»
«Wake up rise up
Don’t fall asleep
We’re ok with nothing!»
La production, fruit de la rencontre du belge et de John Parish (qui a bossé avec PJ Harvey, Eels, Tracy Chapman), donne un coup de jeune à l’oeuvre d’Arno. Les arrangements sont en osmose avec le bonhomme: azimutés, rock, bien crasseux et parfois stridents comme sur "Die Lie" (pépite de l’album). Ceux qui rangeaient ses disques dans le bac “variété” vont revoir leur classement.
Surréaliste?
La pochette (un poisson sur un tourne disque) serait un hommage à Magritte. La phrase affichée dans le clip de "Show Of Life" (Ceci n’est pas Arno) en est un autre. Alors est-ce que cet album est une oeuvre surréaliste?
“Je suis un fils du surréalisme. [...] J’habite à Bruxelles. Quand on dort avec un chien, on attrappe ses puces. Le surréalisme c’est un patchwork du passé pour créer un nouveau rêve”
On écoute cet album comme on écoute Arno. Il marmonne un truc puis un autre... S’il veut crier, il crie. On ne sait pas trop où il veut en venir et puis on se rend compte que tout ce bazard a un sens. Et c’est bien plus lucide que ce qu’on pensait.
