Troisième épisode de La Grosse Entrevue, notre série d’interviews vidéo tournées à Marseille, dans le quartier de la Plaine. Après De La Crau et Henry Padovani, c’est au tour de Projet Milan de s’installer dans notre décor installé chez Leda Atomica Musique ; on poursuit ainsi notre découverte de la fourmillante scène bucco-rhodanienne.
Projet Milan compte deux membres en ses rangs, ce qui leur est largement suffisant pour explorer un large panel d’instruments : de la machine, de l’électrique, de l’acoustique, de l’exotique, on ne s’ennuie jamais. Leur prestation sur la scène de L’Intermédiaire au mois de janvier nous avait donné grande envie de les pécho pour une interview, leur passage au LAM nous en a fourni l’occasion. Enregistré avant Confinement II, on y parle de joie de reprise des concerts et de mauvais timings de sortie d’albums, de la vie à deux, de Marseille, et pas trop de foot, avant de les laisser monter sur la scène de la rue Saint Pierre.
Réputé bien solide en live, Projet Milan nous a, ce soir-là, scié le cul. On est sortis du LAM avec la sensation d’avoir vécu quelque chose de spécial : outre la qualité du son et de la composition, la conjoncture de la réception du show en a fait quelque chose de très fort. D’une part, le groupe déchargeait avec un enthousiasme dingue sa frustration de ne pas s’être produit pendant des mois, et d’autre part, la frustration actuelle du public, tout chafouin de se trouver stupidement assis pour se manger des beats mélancoliques, mais dansants cependant à s’en faire valdinguer les miches, a éclaté dans l’air et chargé l’atmosphère d’électricité, de gaz et de tous les éléments qui font BOUM. Vraiment, l’ambiance était inédite – Valentin a dit au micro « j’ai l’impression de faire un Zénith » et c’était déraisonnablement cohérent. On n'a pas souvent l'occasion de tirer profit de cette situation désastreuse, cette fois ce fut le cas.
L'album I de Projet Milan est disponible en intégralité sur Bandcamp.
Crédits photo : Thomas Sanna
