Lafayette – Suzie White Pills

Un groupe qui s’appelle Lafayette, avec une chanteuse qui se montre affublée d’une perruque genre XVIIIe siècle, ouh, ça sent bon le phénomène rock bobo pourri sur lequel je vais pouvoir déverser mon fiel, taïaut ! Problème, c’est vraiment bien. Donc à part un goût capillaire douteux, les Lafayette n’ont rien à se reprocher et peuvent circuler. Mieux que ça, ils viennent de pondre un 2e album terriblement efficace dont plusieurs titres sont de véritables pépites. Il faut dire que la revue de presse du premier album avait déjà de quoi impressionner, mais là c’est du lourd.

Le quintet mixe allègrement influences soul 70s avec du rock qui n’est pas là pour faire semblant. Dit comme ça, on peut penser à The Bellrays, autre combo qui fait le grand écart entre rock et musiques noires. Mais alors que ces derniers ont parfois du mal à faire la part des choses et livrent des compos qui penchent toujours soit d’un côté soit de l’autre (et galèrent à restituer la puissance de leurs prestations live sur album), Lafayette parvient à livrer un album très équilibré, un tout cohérent qui englobe le groove, la chaleur, la bonne humeur, mais aussi la rage du rock le plus brut.
 


Après un démarrage en douceur qui évoque furieusement les années 1970 sans pour autant verser dans le faux hommage/vrai copier-coller et qui met dans l’ambiance direct, les choses plus sérieuses commencent avec « 5 of them in a Gang ». La voix de Nathalie Loriot est excellente, entre diva soul et panthère prête à bondir (« Plexibass » et son ambiance feutrée), tandis que les musiciens derrière ne cessent de montrer leur maîtrise du groove incendiaire. Il n’est pas si fréquent que ça d’entendre des combos qui parviennent à s’inspirer des années 70 sans tomber dans une pâle resucée de ce qui a déjà été fait. C’est pourtant à cet équilibre que le quintet est parvenu, en intégrant ce qu’il fallait de modernité dans leur jeu et leur production pour parvenir à développer un son bien à eux.
 

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Et comme déjà précisé, ne vous attendez pas à une simple collection de belles ambiances autour d’une voix chaude et entraînante. Car quand il s’agit de rocker, le groupe n’a de leçons à recevoir de personne. Que ce soit la chanson titre « Suzie white Pills » et son refrain implacable qui ne manquera pas de susciter un petit frisson dans l’échine de tout rocker qui se respecte, ou le furieux et irrésistible « Roadworn », il y a là de quoi faire bouger les culs de tout un régiment. Et puis les 2 minutes 30 du punky « Casablanca Porn Star », ou un refrain une fois de plus énorme et parfaitement bien amené de « Closer Moon »…

C’est à un équilibre plus difficile à obtenir qu’on ne pourrait le penser que Lafayette est parvenu sur ce 2e album. Entre des ambiances chaudes et titres rock imparables, sans que l’on ressente de cassures, 10 titres, 35 minutes, et une sacrée envie d’appuyer de nouveau sur la touche « play » une fois arrivé à la fin. On ne peut donc que souhaiter le meilleur à ce groupe et à cet excellent Suzie White Pills, notamment lors de leur première série de dates, à laquelle d'autres viendront sans nul doute s’ajouter rapidement. Une excellente découverte.
 

19 octobre : Meylan, Maison de la musique
25 octobre : Toulouse, le Dynamo
26 octobre : Champagnat, la Naute
8 novembre : Magny le Hongre, le File 7
10 novembre, Carmaux, Festival the Fam
22 novembre : Lille, la Péniche
1er décembre : Nantes, les Ferrailleurs

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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