Yann Landry, ce sera toujours et à jamais notre rédacteur-en-chef-chef, quand bien même il ait récemment abdiqué comme le dernier des rois des Belges et que de ce fait, nous sommes toutes et tous chef·fes à LGR Rock, ça promet d’ailleurs un sacré bordel… Attaché de presse, manager, billettiste pour la “concurrence” chez KAO (ça s’paiera très cher cette honteuse trahison), il ne manquait plus que patron d'label à ajouter à son palmarès… C’est donc chose faite avec la création de Tadam Records, un label “de musiques rock, écocitoyen, égalitaire et coopératif” !
Nous l’avons longuement interrogé réglementairement sur le sujet et pas que pour la forme… Menotté à son radiateur électrique, le prévenu ne l’ouvrait que quand on lui disait de l’ouvrir. Et il a d’ailleurs pas arrêté de balancer qu’il était pas tout seul, que des groupes de zikos bien véner trempaient dans l’affaire et même que des gonzesses étaient même dans le coup ! Pour le passage à tabac, ça s’est avéré un peu compliqué par Zoom… Mais Yann Landry est quand même tombé pour association de bienfaiteurs rockers en bande organisée ! Pour celles et ceux qui ont du mal à croire à une telle histoire, ci-dessous le rapport in extenso…
LGR - Tadam Records… Ça fait un peu baltringue comme nom de label, t’as bien conscience qu’avec un blaze pareil, tu aggraves ton cas ?
Yann Landry - Même si nous avons créé de manière collective le label, j’ai souhaité garder un peu de l’ADN de La Tête de l’Artiste, ma boite depuis 10 ans. Et parmi les noms envisagés, avait donc émergé TDA Records, qui a vite évoqué un Taaa Daaam !!! Et ça a donc donné Tadam Records… Ça colle bien avec l’effet de surprise que nous voulons créer avec notre démarche, un effet shebam, pow, blom, whizz !!!
T’es un comic du strip, toi… Et c’est quoi c’te histoire de label "coopératif" ? Ça sent l'alter-gauchiiiiiste des familles ça !
C’est un projet que j’avais bien avant le confinement… Avant même de m’occuper de promotion d’artistes, je souhaitais rassembler dans une structure collective ceux que ça intéresserait. Pour être plus fort ensemble… En 2020, alors que nous étions en pleine promo avec certains groupes dont je m’occupais, nous avons décidé de tout décaler d’une année et je me suis retrouvé de fait leur manager. Je leur ai alors proposé de monter une coopérative pour se fédérer et pouvoir ainsi accéder à des fonds dédiés. Au bout de plusieurs mois d’échanges, nous avons choisi de créer une association, une structure adaptée à la façon dont nous envisageons de travailler ensemble.
Au moins une bonne chose à mettre sur le dos du Covid…
Oui ! Tadam Records, c’est l’enfant à la fois tragique et optimiste né du confinement. Au début, il grandira en mode auto-production et en partageant nos productions, et puis si le temps des concerts revient après le printemps, il s’épanouira sur les scènes de France et de Navarre…
Essaie pas de nous la faire à l’envers en faisant ton pouet bulcolique, hein ! Dis-nous plutôt comment vous allez vous partager l’oseille si vous réussissez votre coup…
Une petite part des revenus me reviendra pour le management et…
Ça y est ! Elle est là l’arnaque, et après tu vas tirer avec la caisse !
…et le reste sera reversé au label pour disposer d’un fonds commun de développement, notamment pour louer des salles ou pour réaliser un CD ou un vinyle compil' Tadam. Je suis chargé de gérer le label, mais je n’en suis pas pour autant le boss. Je suis membre du C.A de l’association avec un membre de chaque groupe et Eloa Mionzé et sans doute bientôt une bookeuse. Mais c’est bien le C.A qui est décisionnaire, chacun détient une voix et les décisions sont prises aux deux-tiers des voix. Ça peut paraître étrange d’être à l’origine de la chose et de préférer en partager la responsabilité, mais je pense que les décisions prises par un “cerveau commun”, évite de faire les erreurs que l’on peut faire quand on est seul à la barre…
Bon maintenant, tu nous balances le nom de tes complices ! On en connait déjà deux de ces lascars ! Steve Amber de Paname et un p’tit nouveau dans l’game qui se fait appeler l’Ambulancier, rapport au fait qui l’aime bien panser ses mots en franchouille…
Je m’étais chargé de la promo du premier E.P de STEVE AMBER, ça avait très bien fonctionné et nous avons donc décidé de travailler sur l’album qui devrait sortir sans doute pour la rentrée d’automne. L’Ambulancier est le premier groupe en solo de Palem Candillier, ancien de So Was The Sun, qui chante en français sur des sons post-punk, voire électro-rock. En solo, parce qu’il peut jouer seul ou accompagné de ses brancardiers…
On t’a dit qu’on les avait logé ces deux là, parle-nous des autres !
Alors… Nous avons les Captain Obvious, deux jeunes frangins, esprit punk, voire presque hardcore. Eux aussi, je m’étais occupé de leur premier EP et on va enchaîner sur le deuxième… SheWolf, un groupe basé dans le Perche, trois femmes qui jouent du grunge bien cradingue comme il faut. Et Shoefiti qui a déjà trois albums à son actif et qui fait dans un rock alternatif à la mode de Seattle, assez classe et sombre. Leur chanteur Henri d’Armancourt est également réalisateur. Une bonne “oreille” pour nous, qui pourra s’il le souhaite nous donner un avis éclairé sur les productions en cours du label.
T’es un gros malin avec ta mention “égalitaire”, t’as réussi à attirer des filles dans ton histoire…
On compte cinq femmes sur seize membres de l’asso, mais on ne se pose pas la fausse question du quota, car si dans une entreprise, on a cinquante pour cent de femmes mais qu’elles occupent des postes subalternes, ça ne sert à rien… Alice de SheWolf est vice-présidente de l’asso et a donc autant de poids moi ou qui quiconque dans le C.A. Isabelle Fontan de Mox Musique est chargée de mettre en place notre stratégie de communication. Eloa Mionzé s’occupera avec moi des relations presse.
On s’est laissé dire que ton truc écocitoyen, serait juste pour la frime…
Pas du tout ! Pour les vinyles et les CD, nous travaillons avec Inouïe distributions, qui fait bosser deux sociétés françaises, on favorise ainsi les filières courtes. Nous comptons fabriquer nous-même nos tee-shirt promos, à la main ! Ça doit le propre de notre génération Y, qui sait faire plein de choses techniquement, que de donner dans le Do It Yourself. Nous sommes toutes et tous un peu graphistes ou portés sur le multimédia sous une forme ou sous une autres… Et certains d’entre nous, ont de réelles compétences en matière de tournage, de cadrage ou de montage. Cette mutualisation permet à chacun de dépenser moins d’énergie, d’avoir une charge d’investissement et de travail mieux répartie pour ne pas faire les inévitables erreurs que l’on commet quand on travaille seul.
Bon, t'es vraiment un anarcho-gaucho-indé irrécupérable… On te défère au parquet, t'iras expliquer tout ça d'vant le juge. Y a Puniversale, Vacarmes Muzak qu'ont porté plainte contre toi pour concurrence déloyale. Même avec un bon baveux, crois-moi, tu vas prendre cher !