Les Yeux d'la tête est un groupe de chanson rock française fondé en 2006 par les deux chanteurs guitaristes Benoît Savard et Guillaume Jousselin. Après plus de 300 concerts à travers toute l'Europe qui leur valurent une solide réputation scénique, et un premier album intitulé Danser Sur Les Toits sorti en 2008, ils nous reviennent cet automne avec Madones.
Ce nouvel opus est un savant mélange de tout le savoir faire que la bande de Montmartre aime cultiver. Le mélange des genres permet à la musique des yeux d'la tête de ne pas avoir de frontières. L'album s'ouvre sur "Parisiennes", titre résolument rock, ode aux femmes de la capitale. Guitare vintage, cuivres, accordéon, le morceau fait mouche et reste bien en tête. Ensuite "des bouts de papiers", avec son piano, son accordéon à la Amélie Poulain et une jolie mélodie mélancolique, nous rappelle à juste titre d'où viennent les musiciens. "La belle inconnue", quant à elle, rappelle les Têtes Raides avec son saxophone et son chant grave. Des accents gitans s'invitent sur "la scène", où s'exprime l'ADN de voyageur du groupe : ils sont avant tout un groupe live.
"Madones" est un nouvel ode à la féminité et à son pouvoir sur la gent masculine. "La femme à barbe" et sa rythmique hip-hop, comme si Java nous faisait un cover de Thomas Fersen, nous conte les aventures d'une fille à la pilosité abondante, portugaise peut être… "Dreams", ses rythmes yiddish et sa clarinette sautillante. Ce morceau permet au groupe de faire l'inventaire de tous leurs rêves les plus fous, comme faire par exemple la tournée des bars avec Eva Longoria où chopper un autographe de Marylin Manson.
Ensuite "l'illuminé" nous offre un texte poétique et un très joli morceau de clarinette. "Les uns et les autres" rappelle la Rue Kétanou, les deux groupes partagent le même goût pour le voyage et la vie de bohème. "Peur de tout" dresse un portrait saisissant de la peur de l'autre, sans finalement que l'on sache pourquoi. On retrouve la rythmique hip-hop titi parigot sur "les grand poètes" avec toujours ce savant mélange accordéon clarinette. "Profitons-en" poursuit dans la même veine, message épicurien « on se reposera quand on s'ra mort »
Le disque se conclut sur un morceau intitulé "Chicago", un ptit côté Caravane Palace, pas de chant, juste un instru qui referme de belle façon Madones.
Avec ce nouvelle galette, les yeux d'la tête réussit haut la main le passage périlleux du second album.
Une belle diversité se dégage du disque, malgré quelques influences qui peuvent paraître évidentes au départ, mais au bout de plusieurs écoutes l'identité du groupe se dégage bien et leur musique devient la parfaite bande son pour un automne placé sous le signe de la bonne humeur.