Le nouvel album de Ron Gallo, Peacemeal, paraît aujourd’hui chez New West Records. Si dans son infinie générosité, le Nashvillois avait déjà révélé plus de la moitié des titres qui le composent, il reste tout de même quelques petites choses succulentes à découvrir.
Après Stardust Birthday Party (2018), un album oscillant entre atmosphères sèches et tranchantes, et ballades douces mais dont les textes faisaient uniformément la part belle aux thématiques sombres, aux questions existentielles et aux chutes dépressives, Peacemeal, c’est peu de le dire, fait contraste. Ensoleillé et sucré à l’extrême, il ne fera sans doute pas l’unanimité parmi les auditeurs réguliers de l’artiste, mais a le mérite de présenter une véritable prise de risque scandaleusement optimiste.
Peacemeal charme avant tout par son honnêteté naïve et impudique : autrefois pétri d’angoisses, Ron Gallo a trouvé l’amour en la personne de Chiara D’Anzieri (officiant dans Chickpee), omniprésente, semble-t-il, dans les textes comme dans la musique et la vidéo. Et depuis, tout va bien. La ligne artistique est donc judicieusement respectée : l’œuvre de Ron Gallo est tournée vers le moi, l’intime, depuis ses débuts et son album très justement baptisé Ronny, né en 2014. En 2021, l’artiste n’en déroge pas, y compris quand tout est au mieux à l’intérieur alors qu’au dehors tout crame, ce qui dans un univers musical faisant traditionnellement l’éloge de la tragédie, semble un parti pris d’un non-conformisme particulièrement courageux.
Crédits photo : Ron Gallo