Même pas morts la bande à Jean Felzine ! Et le trio de le prouver in petto en sortant ces jours-ci ce cinquième album très attendu. Parce qu’outre leur son très reconnaissable, qu’ils avaient qualifié avec une pointe d’humour de Krautabilly, c’est surtout pour les textes méchamment écrits et foutrement irrespectueux, qu’on les attend au coin du bois. De leur propre aveu, ce retour d’entre les morts ne s’est pas fait sans peine, entre péripéties techniques et course au label, mais il prouve que Mustang, n’a rien d’un vieux cheval de retour et qu’il demeure toujours parmi le peloton de tête des groupes français !
Exit Rémi Faure, batteur présent depuis la création du groupe en 2006, place à Nicolas Busset qui a collaboré auparavant avec Jean Felzine dans le cadre du duo glamour pop qu’il forme avec sa compagne Jo Wedin. Le complice bassiste Johan Gentile est lui toujours bien là. La formule power trio demeure donc magique. Par ses précédents écrits pour Mustang, en solo ou en duo, il avait déjà prouvé qu’il ne donnait pas dans la rebelle attitude de chien foufou à la Didier (carburant au Wampas ou au Super…). Non, non… Felzine en a une vraie paire dans le pantalon, le prouve en s’en prenant aux “Fils de machin” du métier, aux parisiens bêcheurs ("Pas de Paris"), aux pauvres couillons (“Pôle emploi / Gueule de bois”) ou au “dissident”, faux “esprit libre et indépendant, je distinguant le bien du mal façon Alain Soral”. Mais il sait aussi apprécier les bonnes choses de la vie, confère son ode au “vin” !
© Marie Planeille
“Soyez loyal et honnête, on ne vous prendra pas au sérieux” chante-t-il. Et lui, pas question de lui la faire à l’envers. La critique acerbe et lucide est une seconde nature, y compris pour sa pomme (“Perdu mon temps”). Mustang marche sans complexe au rock de Papa et comme d’autres, n’en finit pas de dépoussiérer le zombie. Felzine le compositeur kiffe le maître songwritter Roy Orbinson ou les harmonies vocales de la Motown et il n’hésite pas tirer son chapeau à Hank Williams (“la maison sur la colline”). Bon allez, le son pop-funky de “Fils de machin” risque de défriser la banane des plus puristes, mais “Pas cher de la nuit”, saccadé, tout en staccatos et en dissonances, va les botter. Vous ne trouvez pas qu’il a pas comme un p’tit air de division et de joy mêlées ? C’est notre titre préféré en tous cas à LGR !
Memento Mori Sorti le 19 mars chez Prestige Mondial / Sony
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