Psychedelic Porn Crumpets, le groupe de stoner/psychedelic rock australien avait forte impression avec son album And Now for the Whatchamacallit qui mêlait rock lourd au côté plus expérimental des Beatles ou du rock progressif. Quelques années ont passé et la formation est toujours là, bien décidée à défendre un style qui renaît depuis quelques années. Sorti il y a quelques semaines, SHYGA! The Sunlight Mound est leur nouvel album et on vous en parle tout de suite.
Nous retrouvons Psychedelic Porn Crumpets là où nous les avions laissés en 2019, avec le premier morceau nommé "Big Dijon" qui sert plutôt d'introduction psychédélique et expérimentale avec de sublimes cordes et la voix torturée de Jack McEwan. On aurait aimé que le morceau dure plus longtemps car c'est vraiment la bonne surprise expérimentale de l'album, puisque le groupe a décidé pour cet album de faire du rock plus moderne, plus rentre-dedans et direct. Et ils le prouvent directement avec le deuxième morceau "Tally-Ho", groovy à souhait qui nous rappelle que finalement, le rock c'est du rock'n'roll en accéléré avec des guitares plus crades.
Cela nous permet d'évoquer cette production assez bipolaire : en effet, la section instrumentale est de grande qualité avec des guitares torturées, bien poisseuses, mais le tout est clairement audible. Par contre, la voix sur cet opus est souvent trop bourrée de distortion et en arrière dans le mix, et on en perd les propos de Jack comme sur "Tripolasaur", sorte d'autoroute pour riffs.
L'accent est mis sur les guitares et la diversité manque parfois : certains morceaux sont relativement interchangeables comme "Sawtooth Monkfish", qui pourtant commençait bien avec une intro 8-bit assez inhabituelle chez les PPC et "The Terrors" ou "Pukebox". Du riff, du riff, du riff, voilà un peu le résumé d’une grande partie de l’album. Certes ils sont plaisants, certes on a envie de pousser le son à fond et headbanguer jusqu’à se fracasser les cervicales, mais sur une écoute complète de l’album, seuls quelques morceaux resteront en tête.
La fraîcheur vient quand même pointer le bout de son nez avec quelques singles très agréables comme "Mr Prism" très pop/rock 60's ou Glitter Bug qui rappellera les années 90 de Blur et Oasis et dont la suite "Glitter Bug", sonne un peu comme un hommage trop court malheureusement à "Because" des Beatles. L'album se terminera sur une bonne surprise avec "The Tale of Gurney Gridman" mais cette fin nous fait finalement dire que Psychedelic Porn Crumpets a peut-être loupé quelque chose en misant plus sur des morceaux plus directs et moins diversifiés. Avec des références plus variées et plus modernes, le groupe aurait largement pu pousser l’expérimentation plus loin pour nous apporter un album novateur.
Néanmoins, ce nouvel opus fait quand même du bien aux oreilles et on aura plaisir à y revenir, mais plus pour certains morceaux que dans sa globalité. Si leur avant-dernier effort avait bien tapé dans nos oreilles, celui-là est plus convenu et manque parfois d’audace. Il n’empêche que Psychedelic Porn Crumpets est toujours au sommet de son art et continue à porter haut les couleurs du rock psychédélique à une époque où on a bien besoin de s’évader et de secouer la tête.
Sortie le 5 février 2021 sur le label What Reality ?
Tracklist
1. "Big Dijon" 1:06
2. "Tally-Ho" 3:22
3. "Sawtooth Monkfish" 2:35
4. "Tripolasaur" 3:26
5. "Mr. Prism" 3:54
6. "The Terrors" 3:52
7. "Hats Off to the Green Bins" 2:53
8. "Glitter Bug" 3:31
9. "More Glitter" 0:35
10. "Pukebox" 3:09
11. "Mundungus" 2:44
12. "Mango Terrarium" 4:25
13. "Round the Corner" 0:39
14. "The Tale of Gurney Gridman" 4:29