The Jim Jones Revue déboule ces derniers jours avec un troisième opus intitulé The Savage Heart. Depuis quatre ans maintenant, le combo londonien écume les scènes rock de la planète. La France lui réserve un accueil tout particulier et semble les avoir adoptés depuis leur premier album paru en 2008. Le patron Jim Jones est un ancien des Hypnotics et de Black Moses dont la réputation dans le monde du garage rock n’est plus à faire. En 2010, Burning Your House Down avait fait connaître Jim Jones à un plus grand nombre grâce à une production et une diffusion un peu moins confidentielle. Maintenant, The Savage Heart s’annonce comme l’album qui pourrait être celui la consécration. Les passages télés se multiplient avec notamment les honneurs de la chaine cryptée la plus célèbres de France (nan ! pas XXL, l’autre…) et son émission L’Album de la Semaine. Alors reconnaissance mondiale ou passage dans le grand public avec perte de mojo?
The Savage Heart envoie du lourd dès le début. "It’s Gotta Be About Me" avec son ambiance lourde et son gros groove semble directement sortie d’un horror movie série Z. Ca plante le décor. Les Jim Jones Revue ne sont pas la pour enfiler des perles. Un très gros son de gratte vintage. Jim Jones triture sa Gibson demi-caisse et le gratteux Rupert Orton (qui pour la petite histoire est le frère de la folkeuse Beth Orton) astique consciencieusement le manche de sa Gretsch.
Les morceaux sont souvent plus longs que dans les précédents albums. "Never let You Go" est un gros rock qui tâche à l’ancienne. La voix de Jim est terrible, la guitare est incisive (voire même canine). Le nouveau clavier Henri Herbert envoie la sauce, sa sauce, et l’ensemble de l’album prend une couleur différente de ceux enregistrés avec le fantastique Elliott Mortimer.
Pour "Seven Times Around The Sun", exit les guitares. Le piano groove façon Jerry Lee Lewis. Et Henri nous prouve encore une fois qu’il a fait sa place dans le groupe en apportant sa touche personnelle (un do dièse je crois). Quelques influences de crooner doo wap se font sentir pour ce morceau.
"Where Da Money Go?" Big guitars are back pour seconder le piano d’Henri toujours en feu. Tout le monde s’emploie sur ce titre qui frise avec la sauvagerie des premiers opus du groupe. Un boogie endiablé du plus bel effet ! Jim braille et sort ses tripes. Rock’n’roll baby ! Tout à fond ! Idem pour "Catastrophe" et son riff lourd ! Ici c’est la gratte qui commande ! Le piano y va de son solo «jerryleeien» au milieu du morceau en maltraitant les notés aigües. «Ca c’est du rock!» comme dirait Marty Mc Fly dans Retour Vers Le Futur après avoir envoyé un "Johnny B. Goode" de derrière les fagots !
La Jim Jones Revue nous îdans son monde. Sur des morceaux comme "Chain Gang" ou "In and Out of Harm’s Way", on se rapproche parfois plus des ambiances des albums des Hypnotics, premier groupe de Jim Jones il ya quelques années. Le clavier, encore une fois, porte le morceau avec Jim. Il y a vraiment un effort fait sur la production. On sent la patte de Jim Sclavunos. Ses années passées chez Nick Cave ont laissé des traces. Un morceau de presque six minutes... Sur le premier album, ça en aurait fait trois… C’est joli mais du coup on perd un peu de la folie furieuse qui animait le premier opus.
Même topo pour "Eagle Eye Ball" qui démarre tranquillement pour finir en explosion sonore. La voix avec cet effet de feedback est magnifique et nous ramène vers l’âge d’or du rock, quand la technique ne permettait pas plus de clarté. On a encore un tas de relent vintage dans The Savage Heart malgré cette production plus léchée.
Pour clôturer les festivités, "Midnight Oceans & The Savage Heart". Gros larsen pour démarrer. On se lèche les babines (ou la bibine)... puis non. On a droit à un clavier « lover » et Jim qui croone. Inattendu! Mais pas si mal… Elvis enchaînait bien son plus gros rock avec des ballades monstrueuses. L’esprit rock’n’roll est bien là. Malgré le ralentissement du tempo, l’orgue assure toujours des bons tempi (putain ça fait longtemps que j’essayais de la caser celle là).
On a donc un album un peu plus réfléchi que les précédents. Plus on l’écoute, plus on l’apprécie. Sur les premiers, l’accroche était plus immédiate. Ca envoyait la purée puis on discutait après. Ici, on envoie quand même mais la construction des titres est plus complexe. Les morceaux sont plus longs globalement. Beaucoup démarrent lentement pour finir en furie. Le son est plus lourd que sur les précédents mais la production n’y est pas étrangère. On est donc loin des titres lo-fi des premiers 45t rassemblés en 2009 sur la compil Here To Save Your Soul. The Jim Jones Revue est en train de devenir un grand du rock. Le coté underground des débuts se met en retrait pour lorgner vers le grand public. La preuve, album de la semaine sur Canal Plus. Ce n’est pas loin de la consécration. Les fans de la première heure, après avoir dit bien évidemment comme Cabrel (oh! la putain de référence) que «c’était mieux avant….» ne tarderont pas à raccrocher le wagon. The Savage Heart, c’est du tout bon.
TRACKLIST
It’s Gotta Be About Me
Never let You Go
7 Times Around The Sun
Where Da Money Go?
Chain Gang
In and Out of Harm’s Way
Catastrophe
Eagle Eye Ball
Midnight Oceans & The Savage Heart
Et puis surtout si vous avez l'occasion, la Jim Jones Revue va sillonner la France le mois prochain!
15 / 11 / 2012 Laval - 6 par 4
16 / 11 / 2012 Brest - La Carène
17 / 11 / 2012 Cenon - Le Rocher de Palmer
18 / 11 / 2012 Toulouse - Connexion Live
26 / 11 / 2012 Ste Bazeille - Salle des Fêtes
27 / 11 / 2012 Paris - La Maroquinerie
28 / 11 / 2012 Paris - La Maroquinerie
29 / 11 / 2012 Nantes - Le Stakhanov
30 / 11 / 2012 Tulle - Des lendemains qui chantent
01 / 12 / 2012 Saint Jean De Vedas - Secret Place
02 / 12 / 2012 Billère - AMPLI
04 / 12 / 2012 Marseille - Le Poste à Galène
06 / 12 / 2012 Montbéliard - Atelier des Môles
07 / 12 / 2012 Strasbourg - La Laiterie
08 / 12 / 2012 Nancy - Le Hublot