Bonjour, veuillez entrer, venez vous asseoir.
Rarement l'accueil à un concert de Rock fut aussi déroutant. Pour ce retour à la vie, au Live, le quatuor parisien Structures a pris place à la Boule Noire, pour une soirée sous le signe de la renaissance.
Des sièges. Bien alignés. Des spectateurs, avec des sièges vides entre eux. Un QR code à scanner, et on t'amène ton breuvage préféré. Concert en 2 séances, le monde d'après s'annonce étrange.
C'est dans ce cadre pour le moins étonnant que le groupe Structures s'avance. Et c'est bien un concert, pas un simple filage, auquel nous allons avoir droit. "We're Structures, we come from Nowhere", et c'est parti pour un show intense, concentré. Les 4 musiciens s'envoient, on entendra même le guitariste lancer un "je ne me rappellais plus, mais c'est physique!" après quelques titres.
Fils de Joy Division et Daniel Darc, Structures, c'est une ambiance très sombre. Basse/batterie très présente, guitare en arpèges ou effets, très peu de notes, et un chant intense, la "rough wave" de Structures nous transporte hors du temps. Oui, "rough wave". Ne cherche pas, ce style "vague rugueuse" est leur marque de fabrique, leur empreinte. Quelque chose qu'on n'a jamais entendu, mais qui pourtant nous parle.
Derrière ses futs, c'est le batteur qui mène le show. Tout en rupture, avec un jeu plein de changements de rythmes, Structures est toujours au bord du précipice. Jamais stables, complexes, les rythmiques syncopées ajoutent à cette sensation que l'accident peut survenir à chaque instant. Et non, pas d'accident parce que ça joue, et même très bien! C'est carré, propre, même si un faux-départ nous rappellera que le groupe n'a pas joué depuis... Pfouuu... Structures, c'est un pied dans le vide, et les deux pieds sur terre. Et un son! Une caisse claire d'environ 2 mètres d'épaisseur, un son bien fat, une basse bien ronde, et une guitare allégée : un caviar pour poser une voix chaude et sombre.
Quelques changements d'instruments; la guitare tombe (littéralement) pour laisser la place à un clavier, la basse assure le taff sur de longues plages instrumentales, jusqu'à un presque-final "Self destruction" hurlé, comme un exhutoire, avant de cloturer le show avec Robbery et son final mystérieux, "I know, we're all infected", en boucle jusqu'à la dernière note.
Alors ce concert? Et bien, d'abord, un énorme coup de châpeau à Structures. Parce qu'une Boule Noire, dans la vie d'un groupe, ça compte. Mais personne n'imaginait que cela ressemblerait à ça : des chaises. Le public était néanmoins bien présent et dansait sur place, il y a eu des échanges, de cette chaleur qui fait que rien ne remplacera jamais le live.
Et pour la suite? On ne va pas faire ici le débat sur les concerts assis. On retiendra simplement que, certes assis il manque quelque chose, c'est indéniable, mais que ce soit le groupe ou le public, on a tous transpiré ensemble, vibré ensemble, et ça c'est l'essentiel.
Structures est à suivre sur Facebook ici.
Photos © David Poulain - Images non libre de droit