Nous venons de passer à l’heure d’hiver, le mois d’octobre touche à sa fin, et une ambiance bien particulière s’installe depuis quelques jours. Le jour décline rapidement et, dans la pénombre de la nuit tombante, toutes sortes de créatures étranges rôdent dans les ruelles désertes.”¨ Mais si je vous parle de cette période pré-toussaint, ce n’est pas tout à fait pour rien...
Si je perds mon temps à m’étaler avec un discours fantaisiste sur les sorcières et les chats noirs ce n’est pas parce que l’on approche de Halloween, mais parce que les morts peuvent danser, et ce en dehors du 31 octobre !
Tout ce blabla inutile a donc eu pour seul but d’introduire la très attendue récente sortie du nouvel album de Dead Can Dance, celèbre duo britanico-australien. Car en effet, après une absence prolongée de 16 ans (le dernier album studio datant de 1996), le groupe s’est reformé en 2005 pour une tournée, mais il a fallu encore quelques années à celui-ci avant de nous offrir ce huitième opus. Ce dernier porte donc très symboliquement son titre : Anastasis, «résurréction» en grec, (sorti officiellement le 9 aout 2012 chez PIAS.)
Anastasis propose un ensemble de huit longs morceaux s’inscrivant dans la lignée des précédents albums du groupe (notamment Toward The Within, Into The labyrinth ou Spiritchaser) et dans leur exploration des musiques du monde (world music etc...). L’album offre de bonnes compositions mélangeant les différentes influences qui ont fait l'identité de Dead Can Dance (avec notamment le coté tribal et le mélange de musiques traditionnelles du monde entier).
Ainsi, passant des rythmiques nord-africaines aux mélodies médiévales, sans oublier les cordes arabisantes, Anastasis offre une bonne continuité dans l’enchaînement des morceaux, le tout avec un chant impeccable, qu’il s’agisse de Lisa Gerrard ou Brendan Perry. Notons également un son globalement excellent.
Cependant, malgré son côté assez majestueux et envoûtant, l’album présente bien quelques points négatifs, notamment dans l’utilisation très audible d’instruments virtuels. Celle-ci est flagrante en particulier pour les batteries, cordes et cuivres.
S’il est évident que c’est un choix esthétique, cela n’en donne pas moins un coté froid et inhumain à l’album qui aurait profité d’un effectif plus riche de vrais musiciens, au moins dans le style de l’album Live Toward The Within ou des concerts actuels qui donnent l'impression d’embarquer un orchestre entier.
La qualité des morceaux donne donc un album qui, s’il n’est pas surprenant, est agréable à écouter. Néanmoins, le choix d’utilisation des instruments évidemment programmées donne un coté stérile à l’album qui aurait pu profiter d’un traitement similaire à Toward The Within (petit groupe de musiciens dont beaucoup au clavier) ou plus simplement l’équivalent d’un concert enregistré.
Tracklist:
Children of the Sun (07:33)
Anabasis (06:50)
Agape (06:54)
Amnesia (06:36)
Kiko (08:01)
Opium (05:44)
Returne of the She-King (07:51)
All in good Time (06:37)