Bien joli EP qui nous arrive là ! Intercepté par votre serviteur dans l'antenne interactive (où le groupe a recueilli quelques 100% des voix du gromité et 95% des voix des internautes pour le titre "Connected"), le groupe nous a gentiment envoyé l'EP et donné quelques indications sur ce projet oscillant entre trip-hop et rock.
Formé l'année dernière, Budapest réunit 5 musiciens, Gaëlle au chant (et quel chant), Olivier qui chante aussi et s'occupe des effets spéciaux, Irwin (claviers, basse, Tenori et choeurs), Hervé à la guitare et Nicolas à la batterie. Tout ce petit monde nous propose une musique envoûtante que l'on classera entre rock et trip-hop, ou plutôt rock ET trip-hop ou "elektrip-hop" pour respecter la formule du groupe en personne.
L'EP "Grenade" est un 5 titres promu par NÖH "Nébuleuse Ondulatoire Hypnotique" ce qui range tout de suite cette association de production dans la bonne valise, celle de ceux qui aiment la musique, sont éclectiques et curieux.
5 titres pour expliquer son univers, 5 titres pour démarcher des dates de concerts, 5 titres pour convaincre, tel est le challende de cette Grenade envoyée aux médias.
Accusé de réception
On se moque souvent des questions bateaux posées par les journalistes à leurs invités et surtout d'une, très rituelle, à savoir le fameux : "D'où vous est venu le nom de votre groupe ?" mais parfois, comme ici, la réponse est inattendue, démonstration :
Mallis : "D'où vous est venu le nom du groupe ?"
Budapest : "Budapest brouille les pistes. C'est avant tout de sa sonorité que le groupe tire son nom, là où le rythme se mêle à l'évocation, à l'imaginaire.
Autant d'inspirations variées que de personnalités différentes. De la scène débridée de Brooklyn (TVOnTheRadio) au son profond de Bristol (MassiveAttack), Budapest se propage autant dans une électronique dub que dans une soul rock."
Avouez qu'on ne l'avait pas vu arriver celle-là !
L'EP s'ouvre en down tempo très trip-hopien, titre dont les voix illuminent progressivement l'arpège dark de la guitare aérienne mais saturée. La batterie qui se dédoublera fera plonger le morceau du côté rock, puis électro puis tout à la fois. On comprend dès lors, que Budapest est bien plus qu'un groupe de trip-hop, mais un véritable groupe avec son identité et ses envies de fusion.
La plage deux est plus conventionnelle pour les amoureux de cette mouvance of Bristol, mais d'une redoutable efficacité. Séquences entêtantes épicées de world music, rythmique sensuelle et têtue pour une libération offerte au deux tiers du titre par l'envolée lyrique de cette voix qui mêle à la perfection assurance, justesse et émotion. We are connected.
Changement de programme avec les deux partie de Mars (The romaing souls et Fall by the wayside), c'est la voix masculine (Olivier) qui nous convie à un départ progressif vers le rock, appuyé par une ambiance toms et tambourin et voix féminine (Gaëlle). Ca monte doucement, inéxorablement et l'on se rend compte, là, que Budapest a d'autres envie de voyages que Bristol. Nous voici en plein rock, chants à l'unisson, guitares appuyées et cymbales assourdissantes...
Retour au trip-hop pour le cinquième titre de Grenade, Alcaline nous ramène au rythme retenu, envoûtant. Lumineux.
Un EP très bien produit qui donne une féroce envie de l'album même si on a compris que cela ne serait pas pour tout de suite. Mission accomplie en tous cas, avec brio.
Mallis : "Quels sont vos projets pour l'après Grenade ?"
Budapest : "Le groupe sortira plusieurs clips et un deuxième Ep en début d'année, après avoir développé un concept live basé sur l'immersion du public dans son univers."
Ecoutez Grenade, l'EP de Budapest, intégralement grâce à ce player.
A suivre de très près donc, de très, très près même...
